Collection(s) : L'alambic
Paru le 08/04/2015 | Broché 334 pages
préface d'Éric Dussert
Mme Libraire Atout Livre (Librairie Atout-Livre)
Chef d'œuvre oublié de la littérature prolétarienne, Aubervilliers est avant tout le fruit de nombreuses années d'enquête au des cœur des villes ouvrières au tournant du 20e siècle.
Mais loin de se borner à la chronique de ce monde aujourd'hui disparu, Léon Bonneff nous offre une fiction vibrante : A quelques lieues d'ici se tient Aubervilliers, vous entrerez dans ses usines, boirez un coup dans ses bars, et ferez un tour au bal où vous feriez mieux de rester tranquilles pour éviter les ennuis. Vous rencontrerez ceux qui la peuplent et se démènent jour après jour pour nourrir leurs familles, vous arpenterez ses rues coquettes ou sordides guidés par Michel, Le Roussi et les autres, assurément, vous trouverez ça beau.
Aubervilliers
« Dans la banlieue nord de Paris, il y a une ville terrible et charmante. En elle, confluent les déchets, les résidus, les immondices sans nom que produit la vie d'une capitale. C'est Aubervilliers-la-Poudrette et Aubervilliers-la-Fleurie, la ville aux deux figures, l'antique et ta moderne, la chaudière de l'Enfer et la corbeille du Printemps ».
À deux pas des boulevards dits modernes, la révolution industrielle continue ses ravages à l'aube du xxe siècle. On y survit, on y crève dans les effluves d'un capitalisme impitoyable pour des êtres humains trimant à en mourir à deux pas des champs et des vergers.
Pilier de la grande littérature prolétarienne, Aubervilliers, plein d'empathie, de colère et parfois d'humour, restitue la vie de ce faubourg et de ses figures fières et misérables. Cet admirable livre-chronique d'une ville et d'une classe sociale, écrit à hauteur d'homme, nous rappelle que la littérature sait parfois se faire l'écho puissant d'un monde où manquent les mots. Il ouvrira la voie à toute une génération d'écrivains engagés.
Léon-Aron-Mathias Bonneff dit Léon Bonneff [1882-1914], écrivain prolétarien voué à la défense de la classe populaire, a illustré dans ses reportages, notamment dans L'Humanité, et dans ses livres, les conditions de vie des ouvriers et du lumpenprolétariat. Avec son frère Maurice [1884-1914], auteur de Didier, homme du peuple. il a signé Bonneff leurs enquêtes. La vie tragique des travailleurs [1908] et les métiers qui tuent [1905] qui constituent, après les livres d'Emile Zola, un jalon majeur de la littérature engagée.
Paru avant la Grande Guerre qui emporta les deux frères, Aubervilliers est considéré comme un des grands classiques de la littérature prolétarienne.
« Pas une page qui ne dise cette sordide alchimie par laquelle les débauches d'efforts, les douleurs irisant les muscles, les ruissellements de sueur, les morsures de la chimie sur les viscères, se subliment en quelques pièces de monnaie vite sacrifiées à l'appétit aiguisé par l'effort. »
Didier Daeninckx
Nicolas André est né à Reims et c'est au cours de ses études à LESA Saint-Luc à Bruxelles puis aux Arts Décoratifs de Strasbourg qu'il s'investit dans l'illustration, la bande dessinée, le graphisme, la sérigraphie ou encore les livres animés. Il participe désormais à différentes publications, expositions, concerts dessinés et interventions hors les murs. Beyond The Surface, son premier livre jeunesse, vient de paraître au éditions Nobrow, et le livre de peinture avec les textes de Frédéric Chef Le Voyage à Rheims à été édité par les éditions Le Pythagore. www.nicolas-andre.com
