Collection(s) : Qui vive
Paru le 20/08/2015 | Broché 114 pages
"Et maintenant il comprenait, oui, il comprenait vraiment ce que voulait dire "l'innocente fraternité de la violence et de la beauté"; et c'était avec elle qu'il voulait être."
Demain, le lieutenant Markus va quitter l'Afrique, la chaleur sourde de Djibouti et sa glue de malheur. Demain seulement car une ultime et fulgurante nuit d'ivresse et de perdition l'attend. Au coeur des ténèbres, des soldats perdus et de bien tristes filles de joie se cherchent, se frôlent et s'étreignent sans douceur jusqu'au vertige, aux frontières de la folie et de la mort.
C'est un GRAND premier roman que publie Pierre Deram, 26 ans. De ces livres qui se révèlent par leur personnalité radicale et leur écriture extrême et lumineuse. Nul artifice ici mais de la beauté à foison qui faillit de toutes parts comme ces fleurs dont Genet disait qu'elles naissent de la fange.
Djibouti
« Soudain ils ne furent plus rien, pas même un soldat et une putain, mais deux enfants perdus au milieu du monde, serrés l'un contre l'autre sur ce matelas sale, roulant à moitié inconscients, le sang rapide, les yeux brillants, roulant si loin de tout, roulant à n'en plus finir au fond de l'indicible comme deux bagnards sautant d'un train en marche. »
« C'est demain, se répète Markus, que je rentre à Paris... » Pour sa dernière nuit africaine, le jeune militaire se jette à corps perdu dans Djibouti, son implacable désert, son désordre étourdissant, ses putains redoutables, et sa faune de soldats fous d'ivresse et de solitude. Entre violence brute et errance onirique dans les bas-fonds de la ville, Pierre Deram met à nu la bouleversante férocité des rapports humains.
À Djibouti, berceau de l'humanité et barque de perdition, prostituées et légionnaires sont les mêmes enfants de la violence et de la beauté...
Pierre Deram est né en 1989.
