Collection(s) : Babel
Paru le 30/01/2008 | Broché 283 pages
traduit de l'espagnol par Elisabeth Beyer, Aleksandar Grujicic
Jérôme Cuvelier (LA MANOEUVRE)
Dans ce magnifique roman, Cercas explore avec virtuosité et humour les questions liées à la naissance du roman, à son élaboration et à ses effets collatéraux. C'est aussi une histoire d'amour et d'amitié, une histoire de mort, de guerre et de culpabilité, tragique et pensive à la fois.
Dans une université américaine, un écrivain débutant, qui pourrait s'appeler Cercas, se lie d'amitié avec un vétéran du Viêtnam anéanti par le poids de son passé.
A son retour en Espagne, le succès de l'un de ses romans le propulse soudain au firmament et, gorgé de suffisance, il ne voit pas qu'il a perdu son âme. Un drame se produit auquel, peut-être, il faudrait survivre. Aux portes de l'enfer, qui s'ouvrent béantes sur le mépris de soi et le désir de mort, il unit son destin à celui de l'ami américain. Dans une impunité souveraine, l'un a ressenti la jouissance de tuer sans raison, l'autre a connu le vertige d'abuser de son piètre pouvoir.
Dès lors, seul raconter l'un peut sauver l'autre.
Si Javier Cercas pointe notre capacité illimitée à faire le mal et l'effroyable nature de la guerre et du succès, il établit surtout le pouvoir de la littérature pour affronter toutes les réalités du monde.
Né en 1962 à Cáceres, Javier Cercas enseigne la littérature à l'université de Gérone. Chez Actes Sud, il a également publié Les Soldats de Salamine (2002 ; Babel n° 621) et A petites foulées (2004).