Collection(s) : Libelles
Paru le 05/10/2007 | Broché 312 pages
Public motivé
Aristote ou le vampire du théâtre occidental
Ce livre voudrait libérer les scènes et les esprits. Libérer le théâtre occidental, qu'Aristote vampirise depuis près de 2 500 ans.
En son temps, la Poétique fut une machine de guerre contre le théâtre traditionnel. Aristote inventait un théâtre littéraire, élitiste, austère, sans corps ni musique ni dieu : un théâtre de lecteurs.
L'idéologie aristotélicienne est plus que jamais présente dans notre théâtre contemporain - souvenons-nous du festival d'Avignon 2005 et des polémiques autour d'Olivier Py et Jan Fabre. Cette idéologie est partout : dans le texte sacralisé, « tout le texte, rien que le texte », dans le récit, surnommé « fable » depuis Brecht, et placé au centre de tout, dans la mise en scène elle-même et la dramaturgie, inventions pourtant récentes. Ainsi, public, metteur en scène et dramaturge se trouvent aujourd'hui réduits à n'être plus que les lecteurs d'une histoire.
Aristote a déthéâtralisé, désenchanté le théâtre. Libérer la scène contemporaine, c'est redécouvrir les théâtres ritualisés, ludiques, musicaux. L'aristotélisme moderne a commencé à s'installer avec Goldoni et le siècle des Lumières, au cri de « Dehors les Bouffons ! ». Ce livre voudrait contribuer au retour des bouffons.
Florence Dupont, professeur de latin à l'université Paris 7, directrice de programme au Collège international de philosophie, est notamment l'auteur de L'Érotisme masculin dans la Rome antique (Belin, 2001) ; L'Insignifiance tragique (Le Promeneur, 2001) ; L'Orateur sans visage. Essai sur l'acteur romain et son masque (« Collège international de philosophie », PUF, 2000) ; L'Invention de la littérature : de l'ivresse grecque au texte latin (La Découverte poche, 1998), Homère et Dallas. Introduction à une critique anthropologique (Hachette, 1991 ; rééd. Kimé, 2005).