Paru le 30/05/2000 | Broché 256 pages
Août 1919, Jean-le-berger revient de la guerre. Meurtri par les horreurs qu'il a vécues, il arrive à Bonneroque. Dans ce pays du sud-ouest, replié sur lui-même, la communauté prospère et vit selon ses propres règles, les habitants y sont méfiants. De la terre pétrie par leurs mains calleuses, de ces sillons ouverts comme un ventre en gésine, remonte du fond des âges, le besoin impérieux de se regrouper.
C'est une chronique fidèle et rugueuse qui défile, avec ses hommes et ses femmes qui s'aiment et vivent d'une terre ancestrale. Les jalousies y sont féroces, aggravées par une guerre qui a frappé injustement et cruellement les uns ou les autres. Véritable témoignage d'un monde lointain et très proche, le franc-parler grivois et drôle épice la vie quotidienne ; l'auteur nous entraîne dans les pas allègres de Mariette, Mathieu, Théophile, Marcou, l'instituteur et son savoir, la langue d'oc, le curé gérant des âmes, la médecine des simples, les premières machines agricoles, l'émergence d'idées politiques controversées. L'époque est en pleine mutation, c'est l'éveil de toute une population et l'espoir d'une vie meilleure où apparaissent déjà, tous les ferments d'autres fractures.
Jean-le-berger, trouvera-t-il une place dans ce pays d'adoption ou sera-t-il toujours l'espion et l'étranger de Brameloup ? Le lecteur, à coup sûr, découvrira une verve et une audace de langage peu communes dans cette description du monde rural.
Fernande Costes est l'auteur du célèbre "Bonaguil ou le château fou" (Ed. Le Seuil).
