Collection(s) : La rouge
Paru le 12/03/2015 | Broché 140 pages
Public motivé
Originaire de Picardie maritime (Ponthieu & Marquenterre, 1939). Jacques Darras pratique la poésie, l'essai, la traduction de l'anglais. Il a commencé en 1988 une longue somme «épique» en huit chants, centrée (et excentrée) sur une rivière côtière de la Manche, la Maye. Depuis le premier volume La Maye I, sept autres chants se sont succédé aux éditions Le Cri à Bruxelles et Gallimard/L'Arbalète à Paris. «Irruption de la Manche», premier texte du chant 8 (Le Choeur maritime de la Maye), est paru en 2012 (Le Cri) illustré de dix-huit gouaches de l'auteur. C'est au contact de la poésie anglaise et américaine - Jacques Darras a traduit Blake, Coleridge, Lowry, Pound, Shakespeare, Whitman - que s'est élaborée La Maye, poème étranger aux courants formalistes ou exclusivement lyriques de la poésie française contemporaine. Jacques Darras vise une écriture polyphonique inspirée par la peinture flamande (Van Eyck, Brueghel, Ensor...) et la musique du même nom (Josquin, Bach). Grand Prix de Poésie de l'Académie française 2006 et Prix Apollinaire 2004. Il a été le premier Français et Européen invité à prononcer les Lord Reith Lectures sur les ondes de la BBC à Londres, dans le cadre du bicentenaire de la Révolution française.
Le premier, Brueghel a su distendre et différencier les temps à même l'espace, le premier à nous mettre en garde contre la naturalisation mécanique de l'homme en flux, le premier à nous avertir des foules militaires meurtrières. Comment lutter contre l'indifférence vis-à-vis de l'autre, s'interroge-t-il, et en même temps rejoindre la grande collectivité que nous formons sans nous dénaturer ni nous désintégrer. L'homme juste, l'équilibre, voilà le travail d'humaniste auquel le peintre s'applique dans une folle course à la création qui durera dix ans, entre Anvers et Bruxelles. Cela demande, au-delà de la fascination que nous avons pour ses tableaux, ses toiles, la nuance de ses chromatismes, une constante et lente méditation. Penser avec Brueghel, c'est passer par toutes les saisons de la réalité. Circulairement. Révolutionnairement.
J. D.