Collection(s) : Terrains des sciences sociales
Paru le 24/04/2018 | Broché 240 pages
Public motivé
Cet ouvrage revisite la « question carcérale » en décortiquant ses enjeux contemporains. En Suisse comme en Europe, la délinquance juvénile attise les sensibilités publiques et nourrit les discours sécuritaires. Parallèlement, les mineur-e-s sont progressivement reconnus comme des sujets de droit, dont il faut protéger l'intégrité physique et morale. Ce contexte politique et moral contraint les institutions d'enfermement à garantir plus de « dignité » dans la vie quotidienne des jeunes (réduction des temps d'encellulement, prise en charge pluridisciplinaire), tout en imposant davantage de « fermeté » (renforcement des aménagements sécuritaires, sanctions disciplinaires).
Les auteur-e-s explorent cette ambivalence à partir d'une enquête de terrain réalisée dans un centre éducatif fermé de Suisse romande. Comment les acteurs professionnels s'approprient-ils leur espace de travail ? Quelle raison d'être confèrent-ils à leur mission professionnelle ? L'ouvrage analyse les rivalités de territoires, met en évidence la diversité des conceptions éducatives et les différents rapports de l'institution à l'environnement extérieur. Il s'attache ainsi à saisir les formes de recomposition de l'économie morale de l'enfermement des jeunes. Cette analyse sociologique de la justice pénale des mineur-e-s « par le bas » souligne combien les pratiques de l'État, dans cet univers particulier, s'expriment d'abord par le travail de ses agents.
Arnaud Frauenfelder, sociologue, est professeur ordinaire à la Haute école de travail social, HETS (HES-SO/Genève) et responsable du Centre de recherche sociale (CERES).
Eva Nada, doctorante en sociologie, est adjointe scientifique à la Haute école de travail social, HETS (HES-SO/Genève) et chercheuse associée à l'Institut de sociologie (UNINE).
Géraldine Bugnon, docteure en sociologie, est adjointe scientifique à la Haute école de travail social, HETS (HES-SO/Genève), chercheuse associée au Centre romand de recherche en criminologie (UNINE) et à l'Institut de recherches sociologiques (UNIGE).