Paru le 23/08/2007 | Broché 237 pages
J'avais appris à perdre. Amours, argent. La présence de secourables créatures ne compensait pas le sentiment de traverser cette vie sans en être. Je faisais du sport avec Ludovic qui philosophait. Je servais docilement l'illustre Lucas Lenoir. Et j'attendais de rencontrer la compagne que je pourrais éveiller, la nuit, en lui demandant, du fond de ma cinquantaine lasse : «Mon coeur bat-il encore ?» Ces personnages ne se connaissaient pas, ne se connaîtraient pas, il n'y avait aucune raison. Nos vies sont aussi cloisonnées que les cellules d'une lutte clandestine. L'étanchéité des compartiments n'autorise que le frôlage des cercles cotangents, où je continuais d'apprendre à perdre.
Né à Paris en 1940, Serge Koster a mené une carrière d'enseignant de Lettres, de critique littéraire et d'écrivain. Parmi ses ouvrages, on peut distinguer Une femme de si près tenue (Flammarion, 1985), Racine, une passion française (PUF, 1998), Trou de mémoire (PUF, 2001), Michel Tournier ou le choix du roman (Zulma, 2005).