Chefferie coloniale et égalitarisme diola : les difficultés de la politique indigène de la France en Basse-Casamance, Sénégal, 1828-1923

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 645 pages
Poids : 1005 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-336-29137-6
EAN : 9782336291376

Chefferie coloniale et égalitarisme diola

les difficultés de la politique indigène de la France en Basse-Casamance, Sénégal, 1828-1923

de

chez L'Harmattan

Collection(s) : Etudes africaines

Paru le | Broché 645 pages

Public motivé

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Quatrième de couverture

Chefferie coloniale et égalitarisme diola

Chefferie coloniale et égalitarisme diola : cet intitulé résume à lui seul l'antagonisme entre le système colonial français et une société africaine réfractaire à toute forme d'autorité imposée et permanente.

S'appuyant sur une étude minutieuse du milieu et une reconstruction de l'histoire précoloniale, l'auteur met en lumière la singularité d'une organisation diola fondée sur le respect des devoirs et interdits dictés par la religion ancestrale, le pouvoir collégial des anciens et une solidarité clanique.

Enfermé dans son ethnocentrisme et ses préjugés racistes, le conquérant français jugera les peuples forestiers de Casamance comme des « sauvages » se complaisant dans l'anarchie. À la recherche de chefs dans un monde sans chef, les autorités coloniales seront amenées à conclure des traités fictifs avec de simples villageois ou des rois-prêtres diola sans trône. Puis viendra le recours aux intermédiaires étrangers : guerriers wolof ou peul, colporteurs ou marabouts manding promus « chefs de province ». Par leurs exactions, ceux-ci pousseront les populations à la révolte, compromettant la « pacification » française. Les « féticheurs » diola, désignés comme les meneurs des résistances paysannes à l'emprise administrative, deviendront la cible d'une impitoyable répression.

Il faudra attendre la démilitarisation de la Basse-Casamance, après la Première Guerre mondiale, pour que soit institué un commandement indigène, reposant sur un découpage territorial en cantons épousant le morcellement des pays diola et sur la nomination de chefs autochtones.

Bien qu'éloignée dans le temps, cette expérience coloniale n'en demeure pas moins riche en enseignements et offre, aujourd'hui encore, matière à réflexion : obstacle majeur à l'implantation d'une chefferie administrative, le fort particularisme diola semble tout autant entraver l'intégration de la Casamance à la nation sénégalaise contemporaine, comme en atteste la crise identitaire et politique qui sévit dans cette région depuis trois décennies.

Biographie

Philippe Méguelle a fait ses études universitaires à Paris puis à Dakar tout en effectuant quinze années de recherches aux Archives nationales du Sénégal et dans les villages casamançais. Le présent ouvrage est la version publiée de sa thèse soutenue à l'université Cheikh Anta Diop. Depuis 2008 Philippe Méguelle enseigne l'histoire africaine aux étudiants en sociologie de l'université de Ziguinchor.