Cours d'analyse de la Sorbonne

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 293 pages
Poids : 900 g
Dimensions : 22cm X 28cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-87647-343-0
EAN : 9782876473430

Cours d'analyse de la Sorbonne

de

chez J. Gabay

Paru le | Broché 293 pages

Professionnels

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Quatrième de couverture

«Ceux qui l'ont entendu, nous dit Émile Picard, garderont toujours le souvenir de cet enseignement incomparable. Quelles merveilleuses causeries, d'un ton grave que relevait par moment l'enthousiasme, où à propos de la question la plus élémentaire, il faisait surgir tout à coup d'immenses horizons et où, à côté de la Science d'aujourd'hui, on apercevait tout à coup la Science de demain. Jamais professeur ne fut moins didactique, mais ne fut plus vivant.»

«Ceux qui ont eu l'heureuse fortune d'être les élèves du grand géomètre, écrit Paul Painlevé, ne sauraient oublier l'accent presque religieux de son enseignement, le frisson de beauté et de mystère qu'il faisait passer à travers son auditoire devant quelque admirable découverte ou devant l'inconnu. Hermite fut un professeur incomparable, sa parole saisissante ouvrait brusquement de larges horizons sur les régions de la Science ; elle suggérait à la curiosité et à l'attention les problèmes nouveaux et essentiels, mais surtout elle communiquait l'amour et le respect des idéales vérités. Dans l'inoubliable journée de son jubilé, en accueillant l'hommage d'admiration de tous les pays, l'illustre Analyste parle en termes pleins de noblesse de la corrélation étroite et secrète qui existe entre le sentiment de la justice et du devoir et l'intelligence des vérités absolues de la Géométrie. Cette corrélation semblait évidente quand on écoutait ses leçons.»

«Nos élèves, nous dit Jules Tannery en parlant de l'École Normale, continuent de recevoir à la Sorbonne un enseignement dont l'éclat n'a fait que grandir ; ils écoutent cette parole d'une éloquence si particulière où il y a du recueillement, de la solennité et une sorte de tendresse passionnée. Ils jouissent de cette lumière qui va jusqu'au fond des choses, qui les sépare et les réunit, qui en montre les liens les plus délicats, qui donne aux abstractions mathématiques la couleur et la vie.»

«C'est à la Sorbonne, écrit Émile Borel, que j'ai suivi les leçons d'Hermite ; c'est là que j'ai entendu cette parole si vivante exposer, avec respect à la fois et avec amour, les belles vérités de l'Analyse. C'était un grand prêtre de la divinité du Nombre qui nous en dévoilait les mystères redoutables et sacrés. Les questions les plus arides, les calculs en apparence les plus ingrats, se transfiguraient, tant il avait l'intuition de leurs secrètes beautés. Quelques uns peut-être ont eu, autant qu'Hermite le pouvoir de faire comprendre et admirer les Mathématiques ; nul n'a su les faire aimer aussi profondément que lui.»

Ces citations, que je pourrais multiplier, sont de nature à mettre en évidence l'action prépondérante que l'enseignement d'Hermite a eu dans les dernières années du XIXe siècle sur le développement de la jeune école mathématique française. A l'étranger, son influence n'a pas été moins grande, et sa chaire de la Sorbonne a été, pendant trente ans, un des foyers les plus actifs du travail mathématique. Quatre éditions successives ont répandu le Cours d'Hermite. Il a été étudié et commenté dans toutes les Universités du monde. En Allemagne, en Italie, en Suède, en Amérique, c'est dans les leçons de la Sorbonne que l'on étudiait les fonctions elliptiques et la théorie des fonctions. On les louait à la fois pour le soin donné à la partie historique et pour la simplicité de l'exposition. On était charmé de la lumière que le maître répandait sur les parties les plus difficiles et les plus délicates, des exemples élégants dont il enrichissait les théories. Que dis-je, l'enthousiasme que provoquaient ses Leçons s'étendait jusqu'aux étudiants qui les suivaient. On les félicitait de leur ardeur, des efforts couronnés de succès qu'ils déployaient pour élargir leur horizon et s'assimiler des théories aussi élevées. Aux étudiants français venaient d'ailleurs se joindre des camarades étrangers. Hermite les accueillait les uns et les autres, toujours prêt à prodiguer les encouragements et les conseils. Ce n'était pas d'ailleurs à de simples conseils qu'il limitait son action bienfaisante ; et tous ceux qui avaient acquis à ses yeux le droit de se réclamer de lui le trouvaient prêt à multiplier les démarches, à donner les témoignages qui pourraient faciliter leur carrière ou assurer leur avenir.

Extrait de la Notice historique sur Charles Hermite, 1903, par Gaston Darboux

Du même auteur : Charles Hermite