Collection(s) : Essais
Paru le 28/09/2011 | Broché 193 pages
Tout public
traduit du polonais par Véronique Patte
Angola 1975. Alors que les derniers soldats portugais quittent le sol africain après 14 années de guerre coloniale. Le MPLA, l’UNITA, le FNLA, les contingents cubains et sud-africains s’entretuent pour le contrôle de l’exsangue capitale du pays : Luanda. Au coeur de cette guerre chaotique où les fronts se déplacent aussi vite que les vents de sable, Ryszard kapuscinski observe, analyse et témoigne.
Il y a la peur, la touffeur, la confusion, et une tension omniprésente. A cela s’ajoute l’incertitude : Qui va mourir ? Entre les mains de qui ? Quand et où ?
Il fait bien chaud en terre angolaise, on y poisse, on s’y bat, on y meurt. Tout le monde fuit, sauf l’énigmatique Kapuscinski, journaliste de son état, a l’assaut de l’action, armée de sa mine et de son style. Et quel style !
Vivamente a revoluçao camarada ! Ou peut-être pas...
"Je me trouvais dans le véhicule chargé de poursuivre les soldats du FNLA. Soixante-dix kilomètres de visions d’horreur. Sur toute la route traversant cette région densément peuplée, il n’y avait plus âme qui vive, plus une maison debout. Tous les hommes avaient été exterminés, tous les villages incendiés. En se repliant, l’ennemi avait détruit toute trace de vie sur son chemin. Des têtes de femmes jetées dans l’herbe des fossés. Des cadavres auxquels on avait arraché le coeur et le foie. J’ai fait la moitié du voyage les yeux fermés."
D'une guerre l'autre
Angola, 1975. Au lendemain de l'indépendance accordée par le Portugal, le pays s'enfonce dans la guerre civile. Une guerre sale, opiniâtre et cruelle, qui met aux prises plusieurs partis de libération, armés jusqu'aux dents. Chacun est l'ennemi de chacun, personne ne sait qui va mourir, entre les mains de qui, quand et où. Ni pourquoi. Dans cet enfer, inaccessible de l'extérieur, un témoin de l'intérieur raconte : l'écrivain reporter Ryszard Kapu(...)ci(...)ski, correspondant de l'agence de presse polonaise, installé d'abord à Luanda, comme un prisonnier dans une ville assiégée, puis naviguant au péril de sa vie entre les différents fronts d'une guérilla sans nom.
Avant la réflexion sur les mécanismes du pouvoir qui nourrira Le Négus et Le Shah, Kapu(...)ci(...)ski nous livre ici son récit le plus personnel et le plus attachant, en spectateur effaré de l'agonie d'une ville abandonnée aux chiens errants et d'un conflit absurde. Un conflit de bric et de broc où les soldats sont des enfants mais où l'on meurt pour de vrai.
Journaliste et grand reporter polonais, Ryszard Kapu(...)ci(...)ski (1932-2007) a été correspondant permanent en Afrique, en Amérique latine et en Asie. Comme Albert Londres, comme Joseph Kessel, il a fait du journalisme un véritable mode de vie, et s'est imposé par un style très personnel, mêlant documentaire et littérature, souci quasi ethnologique du terrain et réflexion politique.
