Collection(s) : Bateleurs
Paru le 07/07/2002 | Broché 134 pages
Si on admet les arguments habituellement retenus pour justifier le succès des marionnettes au cours des siècles passés, force est de constater que les conditions de ce succès ont été de moins en moins réunies au cours du XXème siècle. Ne faudrait-il pas en conclure, dans ces conditions, que le temps de la Marionnette était définitivement révolu et qu'il fallait se résoudre à leur inéluctable disparition.
Au cours du XXème siècle, on aura constaté un grand nombre d'innovations scientifiques et techniques qui ont bouleversé nos habitudes. Même en mourant relativement jeune, un homme du XXème siècle quittait ce bas monde en ayant le sentiment d'avoir traversé plusieurs siècles au cours de sa vie.
Alors que dans les sociétés précédentes, la Marionnette avait bénéficié d'avantages au point d'être parfois presque sans concurrence, la Marionnette donnait de plus en plus l'impression d'être désormais inutile au XXème siècle.
En particulier, elle cessait d'être la distraction populaire privilégiée. Elle devait désormais rivaliser avec bien d'autres spectacles.
En un siècle, certains spectacles, comme par exemple, le Café-Concert, ont été inventés, puis ont disparu. Le cinématographe est devenu parlant, il s'est colorisé et a inventé le 7ème Art. La Bande Dessinée s'est, elle aussi, imposée comme un art à part entière. On pourrait multiplier les exemples.
La Marionnette était condamnée : ou bien, à devenir, elle aussi, un art à part entière en restant fidèle à sa vocation populaire ; ou bien, à disparaître. Bref, il lui fallait se renouveler, sans renoncer à elle-même.
Force est, là encore, de constater que, mis à part de rares exceptions, la Marionnette a accusé un sérieux retard, au point qu'elle se présente trop souvent aujourd'hui de la même façon qu'au XIXème siècle.
J'ai voulu examiner l'évolution de la carrière des marionnettes au cours du XXème siècle, aux côtés de l'évolution des autres formes de spectacle.
Gérard Boilot.
