Discours sur la religion et sur quelques autres sujets : fac-similé

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 286 pages
Poids : 930 g
Dimensions : 24cm X 31cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-38185-014-6
EAN : 9782381850146

Discours sur la religion et sur quelques autres sujets

fac-similé

de

chez Presses universitaires de Caen

Collection(s) : Fontes & paginae

Paru le | Broché 286 pages

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restitués et publiés par Emmanuel Martineau


Quatrième de couverture

Les Pensées furent-elles vraiment écrites sous forme de fragments ? Se réduisent-elles à un recueil d'aphorismes ? La question peut sembler d'autant plus saugrenue que Pascal passe depuis trois siècles pour l'écrivain fragmentaire par excellence, et le fragment pour l'expression naturelle de son « effrayant génie ». Nietzsche n'écrivait-il pas en 1885 : « Les livres les plus profonds et les plus inépuisables participeront toujours du caractère aphoristique et soudain des Pensées de Pascal » ? Et Lucien Goldmann, en 1955, n'énonçait-il pas cette règle littéraire : « il n'y a, pour une oeuvre tragique, qu'une seule forme d'ordre valable, celui du fragment, qui est recherche d'ordre, mais recherche qui n'a pas réussi et ne peut pas réussir à l'approcher » ?

En réalité, parler ainsi est tout simplement commettre un anachronisme. Issu du romantisme allemand, le concept de fragment est dépourvu de signification au XVIIe siècle, auquel Pascal ne fait à cet égard aucune exception : comme tous les apologistes de son temps, il écrivait des discours continus et le plus souvent d'assez longue haleine (chacun connaît les deux exemples fameux du « Pari » et des « Deux infinis ») que l'on trouvera ici restitués - recollés - pour la première fois sous leur figure originelle et publiés dans l'ordre chronologique probable de leur rédaction. Bien loin de composer une rhapsodie, Pascal cherchait et trouvait « un ordre des raisons », même si sa conception de la raison et de l'ordre n'est plus tout à fait celle de Descartes, mais les fonde l'une et l'autre sur une « logique du coeur » (Heidegger).

Cependant, à la mort de Pascal, n'a-t-on pas découvert ses manuscrits dans le plus grand désordre et morcelés en bouts de papier de toutes tailles ? Certes, mais l'on sait parfaitement pourquoi ils se présentaient ainsi : c'est que Pascal avait formellement désavoué, vers 1660, ses discours primitifs à cause de leur trop grande disparate, et qu'il les avait lui-même découpés avec l'intention, ou plutôt l'espoir, de rédiger, sur cette base, un livre nouveau et unitaire, une « Apologie de la religion chrétienne ». Il n'empêche que, s'il est évidemment loisible de spéculer sur le « plan » qu'eût suivi ce livre jamais écrit et sans doute impossible à écrire, seul le retour vers l'amont de la création pascalienne, c'est-à-dire le remembrement des « fragments » où elle s'est accidentellement dispersée, peut en livrer le sens authentique. Ce retour au discours pascalien en son jaillissement premier, en sa simplicité et sa monumentalité, c'est à lui qu'invite cette édition, proposée par Emmanuel Martineau en 1992, véritable édition originale de ce qu'on appelle depuis 1670 les Pensées.

Cet ouvrage est la réédition en fac-similé de l'édition originale depuis longtemps épuisée, corrigée de quelques errata.

Du même auteur : Blaise Pascal