Douze discours sur l'éloquence et son déclin en Allemagne

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : XLV-207 pages
Poids : 275 g
Dimensions : 13cm X 20cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-251-83011-7
EAN : 9782251830117

Douze discours sur l'éloquence et son déclin en Allemagne

de

chez Belles lettres

Collection(s) : Bibliothèque allemande

Paru le | Broché XLV-207 pages

Public motivé

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traduction et introduction par Christine de Gemeaux


Quatrième de couverture

Le romantisme allemand fut une période d'intense réflexion consécutive à la défaite de la Prusse à Iéna et à la fin du Saint Empire. Elle porta principalement sur la langue et le destin de la communauté germanique. Se développa alors une culture de la parole publique inaugurée par l'enseignement de Schiller sur l'histoire à Iena (à partir de 1789) et continuée par les Discours à la nation allemande de Fichte (1807).

Avec ses Douze discours, Müller appartient à ce courant, académique mais aussi mondain, à l'instar de Schelling, Hegel ou A.W. Schlegel. Son objectif est de redonner, par l'éloquence, une présence à l'Allemagne dans le débat européen en faisant pour elle ce que les orateurs sacrés du XVIIe siècle avaient fait pour la France. Son modèle présent, ce sont toutefois les joutes parlementaires anglaises, opposées aux affrontements révolutionnaires des assemblées parisiennes. Son admiration pour Burke va dans le même sens que sa conversion au catholicisme, son établissement dans la Vienne de Metternich et son combat au service de la Sainte-Alliance.

Si son écriture l'inscrit dans l'histoire de la rhétorique littéraire comprise comme forme et contenu, son engagement l'installe dans l'histoire des idées conservatrices, voire réactionnaires.

C'est avec la littérature allemande que la littérature française a entretenu à l'époque moderne les rapports les plus étroits. La relative méconnaissance actuelle de cette production - celle qui va de Goethe à Kafka, Musil, Brecht, Celan ou Sebald par exemple - masque largement une réalité que la Bibliothèque allemande veut précisément rendre à nouveau sensible, en regroupant les plus grands textes de langue allemande dans de nouvelles versions françaises de référence. À travers des choix rigoureux et des traductions précises, Bibliothèque allemande invite à découvrir ou redécouvrir un monde sans lequel l'Europe des lettres ne serait pas.

Les volumes de la collection, donnés principalement en traduction seule, ou si le texte ou le traducteur l'exigent, édités en bilingue, sont pourvus d'appareils critiques réduits. Ils sont précédés d'une introduction destinée à faciliter l'accès à des oeuvres toujours publiées dans leur intégralité.

Biographie

Adam Müller (1779-1829) est surtout connu comme penseur de l'antinomie (Gegensatz) et théoricien de l'État. Son influence possible sur Hegel et ses liens avec Friedrich Schlegel font de lui un représentant du romantisme philosophique et politique. Protestant prussien devenu catholique (1805), Müller collabora ensuite avec Kleist à Dresde où les deux hommes publièrent la revue Phöbus dans laquelle parut le fragment de Penthésilée.

Dans la capitale de l'Empire qui n'était plus que d'Autriche, Müller se rallia à la ligne ultraconservatrice de Metternich. Avocat éloquent d'une communauté allemande contre-révolutionnaire à laquelle il voulait donner une voix, ce penseur fut aussi, combinaison rare, se praticien conscient et déterminé de l'action politique.

Christine de Gemeaux, germaniste, est spécialiste de la civilisation allemande des XIXe et XXe siècles. Elle est professeur à l'université F. Rabelais de Tours. Ses travaux portent sur l'histoire de la rhétorique en Europe (Allemagne, Écosse, France) et le romantisme politique outre-Rhin. Dans ses récentes recherches elle s'intéresse à l'histoire du colonialisme allemand en Afrique.