Du riz et des arbres : l'interdiction de l'agriculture d'abattis-brûlis, une constante politique au Laos

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 371 pages
Poids : 635 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-8111-0245-6
EAN : 9782811102456

Du riz et des arbres

l'interdiction de l'agriculture d'abattis-brûlis, une constante politique au Laos

de

chez Karthala

Collection(s) : Hommes et sociétés

Paru le | Broché 371 pages

Public motivé

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préface Marc Dufumier


Quatrième de couverture

L'agriculture d'abattis-brûlis est aujourd'hui pratiquée par 40 à 500 millions de paysans dans les régions tropicales. Depuis plus d'un siècle, un discours dominant condamne ce mode de production ; qualifié d'archaïque et peu productif, il serait une cause majeure de déforestation. A Phong-saly, petite région du Nord Laos, les pratiques paysannes d'abattis-brûlis se sont différenciées et diversifiées au cours de l'histoire récente du fait d'une intervention croissante de l'État, tout en se révélant rationnelles.

Les résultats locaux infirment les accusations récurrentes sur l'inanité économique et les dangers environnementaux des agricultures d'abattis-brûlis. Ils sont cohérents avec les recherches menées dans de nombreuses régions du monde : la plupart des critiques de ce système de production s'avèrent infondées. Quand elles participent à la déforestation, ce qui n'est pas systématique, les agricultures d'abattis-brûlis en rotation n'y jouent qu'un rôle limité ; l'exploitation forestière et les agricultures pionnières en sont les principales causes.

La complexité et la logique des systèmes agraires d'abattis-brûlis sont classiquement méconnues par les groupes sociaux tiers. Les pratiques des essarteurs, généralement des montagnards et de minorités ethniques, sont évaluées par des habitants des plaines en fonction de leurs préoccupations et des utilités qu'ils assignent à la forêt et la montagne. Les scientifiques n'apportent que rarement un éclairage rigoureux et objectif dans ces débats au sein desquels abondent trop souvent les lieux communs.

L'agriculture paysanne, fondée sur une valorisation patrimoniale des ressources naturelles, contribue souvent positivement à la gestion de l'environnement ; il convient de la revaloriser. Les politiques agricoles devraient donc prendre en compte les savoirs et l'expérience des paysans pour la gestion durable des ressources naturelles. L'unique possibilité pertinente est l'association des paysans à l'élaboration et la mise en oeuvre des interventions publiques.

Biographie

Après avoir travaillé plus d'une douzaine d'années dans des projets de développement rural au Laos, Olivier Ducourtieux est maître de conférences en agriculture comparée et développement agricole à AgroParisTech (institution née du rapprochement de l'Institut national agronomique de Paris-Grignon, de l'École nationale supérieure des industries agricoles et alimentaires, et de l'École nationale du génie rural et des eaux et forêts). Il a mené des projets de développement et de recherche de 1994 à 2004 à Phongsaly, dans les montagnes du Nord Laos.