Paru le 14/01/2015 | Broché 723 pages
Public motivé
Du tragique au matérialisme (et retour)
Tragique et matérialisme dessinent, dans l'histoire de la philosophie, deux traditions différentes, qui parfois se rencontrent, parfois s'opposent. Le but de cet ouvrage est d'explorer quelques moments de ce double cheminement, depuis l'Ecclésiaste jusqu'à nos jours. Ma thèse est que le matérialisme, s'il est rigoureux, se doit d'être une pensée tragique, c'est-à-dire aporétique, déceptive, inconsolée. Et qu'une sagesse qui se sait insuffisante et insatisfaite (une sagesse tragique) vaut mieux, de ce point de vue, que la suffisance d'une sagesse prétendument satisfaite. Cela amène à prendre quelque distance avec Épicure, Spinoza, Nietzsche et Marx. Et à se trouver plus proche de Lucrèce, de Montaigne ou du dernier Althusser.
Né en 1952, ancien élève de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm, agrégé de philosophie et docteur de troisième cycle, André Comte-Sponville fut longtemps maître de conférences à l'université Paris 1, Panthéon-Sorbonne. Il a publié une vingtaine d'ouvrages, dont un Traité du désespoir et de la béatitude (Puf, 1984 et 1988), un Petit traité des grandes vertus (Puf, 1995) et un Dictionnaire philosophique (Puf 2001, rééd. 2013). Ses livres sont traduits en vingt-quatre langues. Il est membre du Comité consultatif national d'éthique.