Collection(s) : Textuelles
Paru le 25/02/2016 | Broché 218 pages
Public motivé
Écrire la frontière
Ou les chemins de l'errance
Homme de la frontière, Walter Scott est bien placé pour écrire sur cette limite à la fois concrète, topologique et abstraite. Né entre deux âges, à Édimbourg, capitale écossaise aux deux visages divisée entre la Vieille Ville et la Ville Nouvelle, il est issu d'une puissante famille frontalière et a passé sa jeunesse dans les Borders, zone de marche entre l'Angleterre et l'Écosse, avant de s'y installer définitivement. Structure charnière et conjonctive, la frontière est la véritable héroïne de sa série des « Waveley Novels » dont le nom est tiré du titre du premier roman publié il y a deux cents ans. L'oeuvre de Scott est d'entrée de jeu placée sous le signe du déplacement et plus particulièrement de l'errance. Waverley, le prénom du personnage éponyme, vient en effet du verbe waver qui, certes, signifie hésiter en anglais, mais qui a aussi le sens d'errer, de vagabonder en écossais vernaculaire. Les intrigues romanesques reposent sur ces jeux de traversées transfrontalières, physiques et symboliques, qui sont l'occasion d'épreuves initiatiques transgressives en accord avec l'autre sens du mot errance, synonyme de défiance et d'erreur.
Le présent ouvrage s'interroge sur le rôle de la frontière chez Scott dans le contexte littéraire des récits de voyage sur l'Écosse avec Defoe, Pennant ou encore Johnson et Boswell, et dans le cadre historique de la tradition du voyage au XVIIIe siècle et se propose de dégager une voie du milieu, propre à l'écrivain.
Céline Sabiron est maître de conférences en anglais à l'université de Lorraine (Nancy) et chercheur associé à l'université d'Oxford (Wolfson College). Elle travaille sur les dynamiques culturelles transmanche dans le but de dégager les réseaux d'influences transnationales et les liens complexes entre les littératures anglaise et française aux XVIIIe et XIXe siècles à travers le prisme de la traduction.