Envers et contre tout : chronique illustrée de ma vie au goulag

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 618 pages
Poids : 1190 g
Dimensions : 19cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-267-04469-0
EAN : 9782267044690

Envers et contre tout

chronique illustrée de ma vie au goulag

de

chez Bourgois

Collection(s) : Littérature étrangère

Paru le | Broché 618 pages

Tout public

35.00 En stock dans notre réseau
Ajouter au panier

traduit du russe par Sophie Benech | avant-propos de Ludmila Oulitskaïa | préface de Nicolas Werth


Quatrième de couverture

Envers et contre tout

Chronique illustrée de ma vie au Goulag

« La lune avait disparu. La taïga était sombre, hostile. J'allai me battre - non pour vaincre, mais pour mourir dignement. »

Alors qu'elle est à peine âgée de trente ans, Euphrosinia Kersnovskaïa voit l'URSS imposer le joug soviétique à la Bessarabie, où sa famille s'est installée après la révolution. Victime de la collectivisation, Euphrosinia perd tout. Très vite, elle est envoyée sur un chantier d'abattage de bois en Sibérie. Elle s'évade, erre des mois seule dans la taïga, puis finit par être arrêtée et condamnée à des années de camp - pour finalement travailler dans des mines de charbon. Une fois libre, elle produit cette oeuvre inouïe : un récit où le témoignage écrit cohabite avec des dessins réalisés sur des cahiers d'écolier - en illustrant elle-même son histoire, elle restitue dans les moindres détails les scènes dont elle a été témoin et auxquelles elle a participé.

Sa destinée s'apparente à celle des plus grandes héroïnes de roman. On se demande avec stupéfaction comment autant d'épreuves et de malheurs peuvent tenir en une seule vie : Euphrosinia affronte les obstacles de sa vie d'un coeur pur et candide, faisant toujours passer les autres avant elle-même. Le dessin, qui aurait pu n'être pour elle qu'un simple passe-temps, devient entre ses mains la lance de Don Quichotte qui lui sert à pourfendre inlassablement le mal.

Écrit à l'insu des autorités, Envers et contre tout est le récit d'un destin hors du commun. Un témoignage fort et inspirant, l'odyssée d'une irréductible qui constitue une source de joie profonde, un antidote aux compromissions et à la peur, au mensonge et à l'oubli.

Biographie

Avant-propos de Ludmila Oulitskaïa
Ludmila Oulitskaïa
Ludmila Oulitskaïa est l'un des écrivains contemporains les plus lus en Russie. Elle est l'auteur de nombreux romans et recueils de nouvelles, tous traduits en français aux éditions Gallimard, dont Sonietchka, prix Médicis 1996, Daniel Stein, interprète, Le Chapiteau vert et L'Échelle de Jacob.
Son dernier livre, Ce n'était que la peste, a paru au printemps 2021.

Préface de Nicolas Werth
Nicolas Werth
Nicolas Werth, directeur de recherche émérite au CNRS, est l'auteur d'une vingtaine d'ouvrages sur l'histoire de l'Union soviétique. Parmi les derniers parus : Les Grandes Famines soviétiques, PUF, 2020 ; Le Cimetière de l'espérance. Essais sur l'histoire de l'URSS, Perrin, 2019 ; Le Goulag. Témoignages et archives, avec Luba Jurgenson, R.Laffont, coll. « Bouquins », 2017 ; La Route de la Kolyma, Belin, 2013.

Traduction de Sophie Benech
Sophie Benech a traduit du russe plus d'une cinquantaine d'ouvrages pour divers éditeurs, entre autres l'oeuvre de Ludmila Oulitskaïa, La Fin de l'homme rouge du prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch, une partie des Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov, les OEuvres complètes d'Isaac Babel, ainsi que de nombreux autres grands auteurs russes. Elle a contribué à l'édition du premier livre d'Euphrosinia Kersnovskaïa paru en français aux éditions Plon en 1994.
Avec son père Alain Benech, elle a également fondé les éditions Interférences.

Née en 1907, Euphrosinia Kersnovskaïa est une Russe dont la famille d'origine noble a quitté Odessa en 1919 pour fuir la révolution bolchevique et s'installer en Bessarabie. En 1940, ce petit territoire est envahi par l'URSS et devient une région de la république soviétique de Moldavie. L'auteur va alors assister, impuissante, à la collectivisation forcée et à l'appauvrissement rapide de sa seconde patrie mais refusera toutefois de se réfugier en Roumanie. Elle découvre ensuite la Russie, son pays natal, au cours d'un long périple en train, en bateau et à pied, qui l'amènera jusqu'au cercle polaire. Après avoir passé onze années en relégation, en prison et dans les camps, elle est libérée en 1952 et travaille dans une mine de charbon avant de prendre sa retraite dans le Caucase, à Essentouki, où elle est décédée le 8 mars 1994.
Le récit illustré des souvenirs d'Euphrosinia Kersnovskaïa débute en 1940. Dotée d'un sens aigu de l'observation et surtout d'une prodigieuse mémoire visuelle, elle est l'auteur d'une oeuvre monumentale écrite à la main sur une douzaine de cahiers d'écolier, illustrée par des dessins aux crayons de couleurs, au stylo-bille et à l'aquarelle. En tout, plus de mille cinq cents pages dactylographiées de souvenirs et environ sept cents dessins dont il existe plusieurs variantes, garantie contre d'éventuelles confiscations à une époque où les manuscrits de ce genre étaient passibles de destruction.
Les héritiers ont mis en ligne un site en russe et en anglais où figurent la plupart de ses dessins ainsi que le texte complet de ses souvenirs : www.gulag.su