Collection(s) : Diagnostics
Paru le 17/04/2010 | Broché 155 pages
Tout public
Nous vivons sous le règne de l'évidence sécuritaire. Des réformes pénales aux sommets climatiques en passant par les mesures de santé : l'impératif de précaution a envahi nos existences. Mais de quoi désirons-nous tant nous prémunir ? Pourquoi la sécurité produit-elle de la légitimité ? Et que disons-nous lorsque nous parlons d'un monde « dangereux » ?
Le maître mot de cette nouvelle perception du réel est « vigilance ». L'état de vigilance s'impose aux individus non moins qu'aux institutions : il désigne l'obligation de demeurer sur ses gardes et d'envisager le présent à l'aune des menaces qui pèsent sur lui. Cette éthique de la mobilisation permanente est d'abord celle du marché, et ce livre montre le lien entre la banalité sécuritaire et le néolibéralisme. Abandonnant le thème de la « surveillance généralisée », il propose une analyse des subjectivités vigilantes. On découvre la complicité secrète entre des États qui rognent sur la démocratie et des citoyens qui aiment de moins en moins leur liberté. L'État libéral-autoritaire produit des sujets et des peurs qui lui sont adéquats. C'est à cette identité nouvelle entre gouvernants et gouvernés qu'il faut apprendre à résister.
Michaël Foessel est philosophe, maître de conférences à l'université de Bourgogne, membre de l'IUF. Il est notamment l'auteur de Kant et l'équivoque du monde (Paris, CNRS Éditions, 2008) et de La Privation de l'intime (Paris, Éditions du Seuil, 2008).