Paru le 01/11/1998 | Relié sous jaquette 287 pages
Tout public
Architecte visionnaire et dessinateur de génie, Étienne-Louis Boullée (1728-1799) compte au nombre de ces artistes "philosophes" de la fin du XVIIIe siècle nourris des idéaux de l'Antiquité et de la Nature et concevant l'art comme assujetti à la pensée du sublime. De là sont nés ses grandioses projets de muséum, de métropole, d'opéra ou d'architecture funéraire, dont la trace nous est restée à travers d'admirables dessins. Nombre d'entre eux, pour la première fois reproduits en couleurs dans cet ouvrage, confirment la place exceptionnelle de Boullée dans l'histoire de l'architecture française.
Vingt-cinq ans après la publication de son premier ouvrage consacré à Boullée, Jean-Marie Pérouse de Montelos présente une version entièrement renouvelée de ses travaux, largement enrichie des découvertes sur le néo-classicisme effectuées depuis un quart de siècle, soit par lui-même, soit par des chercheurs français ou étrangers.
Dans la première partie de ce livre qui retrace la biographie d'Étienne-Louis Boullée (1728-1799) apparaît la complexe personnalité d'un architecte que ses goûts attiraient surtout vers la peinture - ce dont atteste la qualité exceptionnelle des dessins qu'il nous a laissés. Dès ses premiers travaux, en effet, se manifeste l'ambiguïté de son génie, celui d'un homme nourri des leçons d'un architecte comme Legeay qui développe en lui la connaissance de la peinture, et comme Blondel qui l'intéresse à la théorie et à la pédagogie. A la fois Français et palladien, Boullée réalise jusqu'aux années 1780 de nombreuses commandes privées, puis, sa notoriété grandissant, il établit d'ambitieux projets d'architecture publique comme l'Opéra, la Bibliothèque du roi, ou l'église de la Madeleine: des échecs, puisqu'ils ne seront pas retenus, mais qui témoignent de la vision "philosophique" d'un Boullée fasciné par la grandeur romaine. C'est durant cette décennie également qu'apparaissent ses projets "révolutionnaires", dont les plus célèbres sont la Métropole, le Muséum et le cénotaphe de Newton, et qu'il écrit son Essai sur l'art.
Lorsque la Révolution éclate, il en accueille avec une certaine sympathie les idéaux car, sans conformisme ni opportunisme, il fixe à son art des objectifs moraux et politiques. La nouvelle esthétique de Boullée, austère, virile, s'est formée aux mêmes sources que la nouvelle Constitution, l'Antiquité et la Nature. Mais vieilli, malade, Boullée évite l'engagement politique et se retire, occupant ses dernières années à l'étude de l'habitation privée.
Cette première partie monographique de l'ouvrage est complétée par un catalogue raisonné de ses réalisations et projets où figurent les oeuvres qui lui ont été attribuées depuis ces vingt dernières années par les historiens de l'architecture.
Sur la jaquette:
E-L. Boullée, projet de muséum, vue intérieure, détail.
Paris, Bibliothèque nationale.
Au dos:
Projet de cénotaphe pour Newton, coupe.
Paris, Bibliothèque nationale.
Jean-Marie Pérouse de Montelos est actuellement directeur de recherche au CNRS, vice-président de la commission nationale de l'Inventaire général des monuments et richesses artistiques de la France et membre de l'Académie d'architecture. Spécialiste de Boullée, il lui a consacré une première monographie en 1969 et a publié une édition de son Essai sur l'art (1969, rééd. 1993). Il est l'auteur, entre autres ouvrages, de Vocabulaire de l'architecture (1972), L'Architecture à la française, XVI, XVII et XVIIIe siècles (1982), Histoire de l'architecture française (1989) et il dirige une collection intitulée "Guides du patrimoine".
