Filles de justice : du Bon-Pasteur à l'éducation surveillée, XIXe-XXe siècle

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 483 pages
Poids : 790 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-7010-1538-5
EAN : 9782701015385

Filles de justice

du Bon-Pasteur à l'éducation surveillée, XIXe-XXe siècle

de ,

chez Beauchesne

Collection(s) : Enfance hors la loi

Paru le | Broché 483 pages

Public motivé

33.00 Indisponible

édition ENPJJ


Quatrième de couverture

Les filles de Justice, décidément, sont bien embarrassantes. Depuis deux siècles, elles ont été sans cesse transférées de prisons en quartiers correctionnels, de maisons pénitentiaires en écoles de préservation. Confinées derrière une clôture. Qui sont-elles ? Qu'ont-elles fait ? Des mineures qui, pour diverses raisons, sont passées devant un juge. Elles ne sont pas forcément délinquantes, mais elles seraient susceptibles de l'être ; elles ne sont pas forcément prostituées, mais elles seraient au bord de l'être. Toujours considérées comme difficiles, voire vicieuses.

L'État se sentant impuissant s'est déchargé sur les congrégations religieuses et leur a «confié» la rééducation de ces filles, sous forme d'une mission de service public. La congrégation Notre-Dame de Charité du Bon-Pasteur d'Angers, déjà spécialisée dans les filles perdues, a ainsi acquis un monopole. Contre des prix de journée versés par l'État, elle les a reçues au milieu d'autres femmes et adolescentes, pensionnaires de tous âges. Cette situation a perduré sous la IIIe République, au moment du vote des lois de 1901 et de 1905, en plein conflit entre confessionnels et laïques. Un scandale cependant vient éclabousser la réputation de la congrégation quand, à Nancy, l'évêque entre en conflit avec la supérieure ; il s'ensuit un procès qui se solde par la fermeture en 1903 du Bon-Pasteur de la ville.

Cet ouvrage a pour fil conducteur l'histoire d'un de ces établissements, ouvert en 1839, à Bourges (Cher). Un hectare, en plein centre ville, un îlot hors du temps. En 1966, une mère supérieure éclairée commence à moderniser la maison lorsqu'elle reçoit l'ordre de procéder à la vente du patrimoine. L'acquéreur en est le ministère de la Justice qui cherche le lieu idéal pour expérimenter des pédagogies auprès des filles dans le secteur public. Comment s'est réalisé ce passage du monde religieux à la culture laïque ? D'autres établissements du Bon-Pasteur ont connu le même sort et, à partir des années 1960, ont progressivement lâché ce qui constituait leur identité. Pourquoi, après avoir résisté si longtemps ?

Biographie

Françoise Tétard, historienne, est ingénieur au CNRS. Elle a travaillé au CRIV (laboratoire associé au ministère de la Justice) à partir de 1975 et, depuis 1995, elle est rattachée au Centre d'histoire sociale du XXe siècle (Paris-1). Elle s'est spécialisée sur les politiques sociales et éducatives en direction de la jeunesse, sillon qu'elle creuse au fur et à mesure de la découverte de fonds d'archives inédits.

Claire Dumas, éducatrice, a fait partie de la première équipe laïque de l'Éducation surveillée, arrivée à Bourges en 1968. Professionnelle de terrain, elle a consacré toute sa carrière aux jeunes en difficulté. Elle organisa une rencontre entre les deux directrices, la religieuse et la laïque, entourées de leur personnel et c'est alors qu'a germé l'idée de cet ouvrage.