Paru le 19/03/2009 | Broché 291 pages
traduit de l'allemand par Jörg Stickan
Mr Quentin Schovaert (Librairie Atout-Livre)
FUCK AMERICA ! C’est ce que doit se dire chaque matin de cette année 1952 Jakob Bronsky pour se donner le courage d’affronter la ville de New-York. Ce qui l’attend ? La misère, pas de fric, pas de job... trainer avec les vieux Juifs de la 86eme, histoire de faire semblant d’avoir une famille... Jakob Bronsky ? Un petit obsédé sexuel qui rêve de grandeur, de littérature ; un petit rescapé de la saloperie européenne qui ressasse son passé. En un mot un BRANLEUR magique, magnifique, drôlatique, éthylique...
Allez, un petit morceau en guise de dégustation :
Vers trois heures du matin, je vois le grand noir au chapeau mou blanc qui sort des toilettes pour hommes. A vrai dire, je ne le vois que dans le miroir qui habille le mur derrière le comptoir du troquet. Il m’a vu et il s’approche.
"T’écris quoi, petit ?"
"Ça te regarde pas."
"Tu perds ton temps."
"Possible."
"Moi, entre-temps, je me suis fait un peu de blé."
"Aux toilettes pour hommes ?"
"Bien sûr."
1952 : dans une cafétéria juive de Broadway, Jakob Bronsky, tout juste débarqué aux États-Unis, écrit son roman sur son expérience du ghetto pendant la guerre : Le Branleur ! Au milieu des clodos, des putes, des maquereaux et d'autres paumés, il survit comme il peut, accumulant les jobs miteux, fantasmant sur le cul de la secrétaire de son futur éditeur, M. Doublecrum...
Dans la lignée de Fante, Roth et Bukowski, Fuck America est un témoignage étourdissant sur l'écrivain immigré crève-la-faim.