Collection(s) : Critiques littéraires
Paru le 30/04/2012 | Broché 409 pages
Public motivé
Entre 1900 et 1933, quarante journaux pour enfants voient le jour, au nombre desquels La Semaine de Suzette, L'Epatant, Fillette avec leurs héros phares, Bécassine, Les Pieds Nickelés et Lili. Les périodiques comme les «Livres Roses de la guerre» de Larousse alimentent une paralittérature de «bourrage de crâne». En effet, la déclaration de la guerre en août 1914 donne une inflexion patriotique à ces publications alors avant tout récréatives. Elles vont devenir des vecteurs idéologiques polémiques tant par leur contenu nationaliste que par leur forme contestée : la bande dessinée dont les détracteurs se plaisent à dire qu'elle perd toute consistance intellectuelle. Une optique comparatiste permet d'envisager le degré d'adhésion aux consignes officielles édictées et de faire le pont entre fiction et non-fiction, texte et contexte, histoire et littérature, texte et image. Sous les poncifs cocardiers sont exhumées des richesses littéraires insoupçonnées. Cet essai se trouve à l'articulation du politique, de l'imaginaire, de l'organisation narrative, de la transcription pédagogique, de la transmission intergénérationnelle...
Laurence Olivier-Messonnier est professeur agrégé de Lettres modernes, docteur en Littérature française et comparée et a soutenu en 2008 une thèse intitulée «Guerre et littérature de jeunesse française 1870-1919. De la voix officielle à la matérialisation littéraire et iconographique». Ses recherches portent sur la guerre, la famille, les minorités dans la littérature de jeunesse, la littérature française et francophone du XXe et XXIe siècles, et sur la didactique de la littérature.