Joska Atyin n'aura personne pour le lui rendre

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 391 pages
Poids : 662 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-213-63231-5
EAN : 9782213632315

Joska Atyin n'aura personne pour le lui rendre

de

chez Fayard

Collection(s) : Littérature étrangère

Paru le | Broché 391 pages

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traduit du hongrois par Patricia Moncorgé


Les libraires en parlent

Mme Florence Lorrain (Librairie Atout-Livre)

On trouve peu de livres sur les Tsiganes en France, il en existe encore moins qui soient écrits par les Tsiganes eux-mêmes. Béla Osztojkan, décédé l’année dernière, était considéré comme une figure majeure de l’élite culturelle et politique rom, lit-on sur la quatrième de couverture (excellente, ce qui est rare !). Né en 1948 dans le Nord-Ouest de la Hongrie près de la frontière roumaine, il a situé tous ses récits dans cette région où vivent actuellement de nombreux Tsiganes.

Publié en 1997 en Hongrie, ce roman au titre énigmatique et pour le moins original, fait figure d’événement : culturel, puisque ce livre nous permet de découvrir ce peuple de l’intérieur ; et littéraire, car il s’agit là d’un roman structuré de façon très déroutante, bien au-delà d’un effet de style voulu, qui en rend la lecture tonique et fascinante. Réel et légendaire étroitement mêlés vont nourrir une histoire inspirée de faits qui ont touché la communauté tsigane près de la frontière roumaine dans les années cinquante : une histoire qui n’est pas contée de façon linéaire, mais en fonction de la façon dont les Tsiganes eux-mêmes l’ont vécue. Parmi ces faits réels, on pourra citer le mystérieux empoisonnement d’un étang artificiel créé par les Tsiganes et collectivisé de force par les autorités et la tentative d’assimilation forcée par les communistes.

Le roman débute avec celle qui sera le personnage principal, même après sa mort  : Eszti Harango, une centenaire un peu sorcière, vendeuse de sangsues, vivant avec un orphelin, un gamin d’une dizaine d’années, Mojna, et qui s’évertue à annoncer l’imminence de la fin des temps... Un personnage profondément attachant et inoubliable grâce à une scène hallucinante où elle explique au prêtre du village, tout en virevoltant autour de lui, pourquoi Dieu n’a pas créé le monde en sept mais en huit jours... Ce mot "attachant" s’applique également aux nombreux autres personnages qui gravitent autour d’Eszti, lesquels s’appliquent tout comme elle à colporter légendes sur légendes, toutes tissées à partir de leur vision d’une réalité qu’ils ne comprennent pas.

Ce livre, somme toute inracontable, est une merveille, et offre un immense plaisir de lecture : lecture que l’on cesse par moments, tout simplement, pour se délecter de la relecture immédiate de tel ou tel passage. Et ensuite, comblé par une littérature si majestueuse, le lecteur reprend le cours du récit avec un bonheur plus extasiant encore. On ne répètera jamais assez que ce tout petit pays qu’est la Hongrie est l’un des plus riches, originaux et inventifs en matière de littérature. Ce livre est là pour le confirmer. Tout comme le recueil de nouvelles publié en même temps que le roman, avec un titre superbe : Le Bon Dieu n’est pas chez lui. On saluera enfin le remarquable travail de la traductrice, Patricia Moncorgé, sans qui on n’aurait pu découvrir ce brillant écrivain.

Quatrième de couverture

Inspiré de faits réels qui touchèrent dans les années 1950 la communauté tsigane d'un village de Hongrie, le récit s'ouvre sur les prémonitions d'une vieille centenaire : la fin du monde est proche, «un fléau digne du Jugement dernier» guette les habitants du quartier et s'abattra sur eux «comme la résultante de banals agissements». Mais nul n'écoute cette vieille femme excentrique qui, quelques heures plus tard, mettra fin volontairement à ses jours, laissant orphelin son petit protégé Mojna, âgé d'une dizaine d'années.

À la fois roman historique, fable, comédie humaine, épopée visionnaire où se mêlent souvenirs, légendes et récits connexes, Jóska Átyin n'aura personne pour le lui rendre introduit le lecteur dans l'univers d'une petite communauté tsigane pleine de contradictions, où des hommes et des femmes en marge de la société, faute de comprendre ce qui leur arrive, réinventent un monde. C'est aussi une réflexion sur le pouvoir, la société, la vulnérabilité des hommes et leurs limites, la délicate coexistence entre tradition et monde moderne, pragmatisme et irrationalisme.

Biographie

Écrivain hongrois tsigane, Béla Osztojkán (1948-2008) est né à Csenger, dans le nord-est de la Hongrie, près de la frontière roumaine. Très marqué par ses origines, il a situé tous ses récits dans cette région pauvre où vivent de nombreux Tsiganes. Également l'auteur de deux recueils de poèmes, de récits publiés sous le titre Le bon Dieu n'est pas chez lui (Fayard, 2008), et d'un conte théâtral, il est considéré comme une figure majeure de l'élite culturelle et politique rrom.