Collection(s) : Côté films
Paru le 20/08/2020 | Broché 104 pages
Tout public
préface Jean Paul Civeyrac
De Journal intime, Serge Daney écrivait que c'était un « des films les plus déchirants qui soient ». C'est à cette déchirure - cet écartèlement entre angoisse et sérénité, exode et séjour, vide et plénitude, nostalgie et renoncement - que ce livre réfléchit. Si le film de Valerio Zurlini est si « déchirant » c'est qu'il peint un tableau de la vie nue. À savoir une vie strictement privée, une vie privée de tout, une vie apolitique, une vie qui ne serait riche d'aucuns possibles, une vie désoeuvrée, une vie pauvre. Journal intime brosse un tableau de « cette vie nue que la modernité crée nécessairement en elle-même, mais dont la présence est absolument intolérable », comme l'écrit Agamben. Bien qu'il ait obtenu le Lion d'or à la Mostra de Venise en 1962 (ex-aequo avec L'Enfance d'Ivan d'Andrei Tarkovski), le chef-d'oeuvre de Zurlini est hélas un peu oublié aujourd'hui.
Jean-Christophe Ferrari est rédacteur en chef cinéma à Transfuge, membre du comité de rédaction de Positif et chroniqueur à La Dispute sur France Culture. Il a été professeur de philosophie, a animé un atelier d'écriture critique à l'ENS de Lyon. Il a enseigné l'esthétique du cinéma à l'Académie libanaise des beaux-arts (université de Ballamand) à Beyrouth et aujourd'hui à l'ESEC à Paris. Il a écrit des ouvrages d'analyse filmique sur Remorques (Éditions de la Transparence), Les Amants crucifiés (Éditions de la Transparence) et Le Miroir (Yellow Now). Il a aussi dirigé un ouvrage collectif sur In the Mood for Love (Éditions de la Transparence) et publié des poèmes et un roman (Mina, Éditions Thélès).