L'âge de la première passe : récit

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 267 pages
Poids : 270 g
Dimensions : 14cm X 21cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-07-285160-5
EAN : 9782072851605

L'âge de la première passe

récit

de

chez Verticales

Paru le | Broché 267 pages

Tout public

20.00 Disponible - Expédié sous 4 jours ouvrés
Ajouter au panier

Les libraires en parlent

Mélanie Cartier (ATOUT LIVRE)

C'est la prostitution à Pointe-Noire et à Brazzaville, au Congo ; la vie de très jeunes filles qui n'ont plus que ce moyen de subsistance à l'âge où, en Europe, on menace de fuguer pour obtenir un scooter. C'est aussi une vraie réflexion, engagée, sur ce que c'est que d'écrire sur ces filles-là avec ce crayon-là ; de poser sur elles le regard d'un romancier français -universaliste, rationaliste, héritier des colons. Le texte tient sur ce fil, entre rigueur de l'observation qui se veut la plus précise possible et distance imposée par la pudeur et la réflexion. Et finalement ils se croisent, au cœur de la langue, les textes de ces jeunes filles et les mots de l'écrivain.

C'est plein de poésie et d'humanité, c'est beau et ça fait diablement réfléchir ; du grand Arno Bertina !

Adrien Tournier (LIBRAIRIE L'ATELIER)

Ceci n’est pas un essai sur le Congo. Cinq longs séjours, à l’invitation d’ONG, ne permettent pas d’écrire sur un pays. Ce n’est pas non plus un récit de voyage. Alors quoi ? C’est assurément un livre sur les filles des rues que j’ai rencontrées à Pointe-Noire et Brazzaville, dont j’ai voulu décrire la force et les blessures. Mineures n’ayant pas d’autres ressources que la prostitution, souvent orphelines et déjà mères, elles se métamorphosent dès la nuit tombée pour « faire la vie ». Mais peut-être est-ce aussi un livre sur ce monde qui est le leur, avec sa misère et ses mystères, et sur ce qu’il a déplacé en moi… 


Arno Bertina est parti chaque année au Congo animer des ateliers d'écriture avec l'ASI (Actions de Solidarité internationale) auprès de jeunes mineures congolaises qui se prostituent pour travailler, ou comme elles le disent pour "faire la vie".

Au Congo, la population vit dans la misère alors même que le pays est un des grands producteurs de pétrole. Ce ne sont pas les familles congolaises qui s'enrichissent, la misère oblige même de nombreuses familles a abandonner leurs enfants. Laissées sans ressources, les filles n'ont pas d'autres solutions que la prostitution pour survivre.

Notre confort occidental repose en partie sur cette misère, et la langue française a une histoire, celle de la colonisation (par le roi belge Leopold II) et des formes continuées de l'exploitation aujourd'hui. Dans ce livre, entre enquête et roman de réflexion sur l'écriture, Arno Bertina respecte les filles qu'il rencontre avec l'ASI. Il ne les regarde pas uniquement comme victime, avec toute la bonne pensée dont un européen en excursion dans la pauvreté peut faire preuve, face à des vies violentes qui apparaissent à ses yeux à peine vivables, indignes.

Bertina se méfie de ce piège. Il en déplie les contours et pour le contourner se met en jeu dans sa démarche, expose toutes les questions qu'il rencontre, montre surtout les congolaises pleines de vies, prises d'une excitation incroyable quand, par exemple, elles partent en bus à 50 kilomètres de leur quartier avec l'ASI et lui. En une semaine de séjour, l'auteur a de toutes façons visité plus de quartiers différents qu'elles en 15 ans...

Pour écrire ou dire l’intime en français il faudrait donc désactiver la fonction de contrôle qui s’exerce jusque dans le langage, et sa fonction normative (école, administration). Comme l’écrit le poète américain Peter Gizzi : « je déteste ça, quand la syntaxe me connecte aux riches »

"L'âge de la première passe" raconte le Congo d'aujourd'hui, et l'enjeu éthique qu'il y a à s'y trouver quand on vient d'Europe, dans la possibilité de rencontrer, de parler, et d'en le fait de rendre compte de la vie que mène ces jeunes femmes, « je crois que j’écrirai plus souvent des fictions car la réalité me brise le coeur ».

Cela fabrique un livre très important à lire aujourd'hui, qui fait découvrir le Congo actuel et renvoie son lecteur à de profonds questionnements sur le colonialisme, la langue francophone, l'universalisme occidental drapé de bonnes intentions, et la prostitution.


On ne libère pas les gens en fonction d’une idée de la liberté qui n’est pas la leur, on ne les libère pas  à leur corps défendant, ou en les effrayant.











https://www.youtube.com/watch?v=DiGQEDj67w0

Quatrième de couverture

L'âge de la première passe

Ceci n'est pas un essai sur le Congo. Cinq longs séjours, à l'invitation d'une ONG, ne permettent pas d'écrire sur un pays. Ce n'est pas non plus un récit de voyage. Alors quoi ? C'est assurément un livre sur les filles des rues que j'ai rencontrées à Pointe-Noire et Brazzaville, dont j'ai voulu décrire la force et les blessures. Mineures n'ayant pas d'autres ressources que la prostitution, souvent orphelines et déjà mères, elles se métamorphosent dès la nuit tombée pour « faire la vie ». Mais peut-être est-ce aussi un livre sur ce monde qui est le leur, avec sa misère et ses mystères, et sur ce qu'il a déplacé en moi...

Biographie

Arno Bertina a publié notamment, chez Actes Sud, Le dehors ou la migration des truites (2001) et Appoggio (2003) puis, aux Éditions Verticales, Anima motrix (2006), Ma solitude s'appelle Brando (2008), Je suis une aventure (2012) et Des châteaux qui brûlent (2017).

Du même auteur : Arno Bertina