Collection(s) : Folio
Paru le 10/10/2013 | Broché 329 pages
postface de Guillaume Pigeard de Gurbert
Brindha Seethanen
(Millepages)
Formidable adaptation du mythe de Robinson, offerte par l'un des auteurs les plus exigeants de sa génération. Patrick Chamoiseau féconde la langue par la puissance de son talent pour nous donner une oeuvre riche aux interrogations plurielles. La mystérieuse empreinte à Crusoé sera pretexte à discourir sur l'ineffable condition humaine. C'est un Robinson naissant au monde (puisqu'il souffre d'amnésie à son arrivée sur l'île), que l'on découvre. Désespérément seul, il fait face à la difficulté d'une langue qu'il ne parle plus (travaillera les cris rauques sortis de sa gorge pour arriver à la beauté originelle du mot), pour tenter d'apprivoiser cet Autre dont on attend avec impatience qu'il se dévoile. Car cet Autre, loin d'être la seule représentation d'un monde disparu, fait aussi ressurgir la conscience d'une solitude plus métaphysique que matérielle puisque intrinsèque à l'existence humaine. Et c'est finalement dans ce double isolement, que nous suivons Robinson, au fil de sa conscience, faire le cheminement qui le mènera à la quête ultime : la connaissance de soi.
Mlle Sophie Rinck (Librairie La Manoeuvre)
P.Chamoiseau remanie le mythe de Crusoé.
La solitude, la quête de soi et surtout la découverte d'une empreinte de pied, berceront ce livre très poétique.
L'empreinte à Crusoé
Robinson Crusoé vient de passer vingt ans de solitude dans son île déserte. Il a dû reconstruire son équilibre. C'est avec fierté - celle d'avoir soumis l'île à sa domination - qu'il entame ce matin-là une promenade rituelle sur la plage où il avait mystérieusement échoué il y a tant d'années.
C'est alors qu'il découvre l'inconcevable : dans le sable, une empreinte. Celle d'un homme.
Passé l'affolement, puis la posture agressive et guerrière, le solitaire s'élance à la recherche de cet Autre qui lui apporte ce dont il avait oublié l'existence : l'idée même de l'humain. Commence alors une étrange aventure qui le précipite en présence de lui-même et d'une île inconnue jusqu'alors.
Celui qui avait réussi à survivre sans civilisation, sans culture, sans autrui, doit maintenant affronter ce qu'il n'aurait pu imaginer ailleurs qu'ici : la relation à l'impensable.
