L'espéranto. Vol. 1. L'essentiel

Fiche technique

Nb de pages : 8 pages
Poids : 50 g
Dimensions : 16cm X 22cm
Date de parution :
EAN : 9782842592639

L'essentiel

de ,

chez Aedis

Serie : L'espéranto. Vol 1

Collection(s) : Petit guide

Paru le | 8 pages

Tout public

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illustrations Jala


Quatrième de couverture

C'est à Varsovie et en 1887 qu'est née la Lingvo internacia. Son créateur, Lazare Louis Zamenhof, est un jeune ophtalmologue de 28 ans. Créer une langue internationale! Est-ce vraiment le premier souci d'un jeune homme se destinant à la médecine? Ne serait-on pas en droit d'attendre une telle production d'un linguiste qui y aurait consacré une grande partie de sa vie? En outre, si on imagine sans peine le travail colossal que peut exiger une telle oeuvre, pourquoi Zamenhof y a-t-il consacré l'essentiel de sa jeunesse?

Issu d'une famille juive, il avait vu le jour en 1859 à Bialystok. Très tôt, le jeune Zamenhof montra un intérêt particulier pour les langues. Il est vrai que sa ville natale était pluriethnique. Dans cette ville de 30 000 habitants, la communauté israélite constituait 60% de la population, mais on parlait également le polonais, l'allemand, le lituanien et le yiddish. La langue officielle était le russe. En somme, une véritable tour de Babel. Marc Zamenhof, son père, un homme de culture désirant s'intégrer, fréquentait des émigrants russes. À leur contact, Louis découvrit leur langue et, un temps, il voulut même devenir un grand poète de langue russe. Mais les tensions entre ethnies n'étant pas rares et la communauté juive vivant plus que toute autre dans un état d'humiliation permanent, il fut très vite partagé entre son amour pour la langue russe et l'attitude de ce peuple qui rejetait le sien.

Cette prise de conscience de la barrière des langues et des tensions qu'elle engendrait fit germer en lui l'idée de créer une langue internationale pour rapprocher les peuples.

Bien que promis à la médecine, et malgré l'irritation d'un père qui ne comprenait pas que son fils pût s'intéresser à de telles chimères, il passa toute sa jeunesse à travailler sa langue. En 1887, le jeune médecin, tout juste diplômé, se maria avec Klara Zilbernik. Il reçut la permission de son beau-père d'utiliser une partie de la dot de son épouse pour publier une brochure en russe, le Unua libro. Craignant pour sa sécurité, il la signa du pseudonyme «Doktoro Esperanto»: celui qui espère.

La même année, cette méthode fut publiée également en français, polonais, allemand et anglais. Le succès fut immédiat et bientôt parut un premier annuaire de mille espérantistes issus de toute l'Europe. Des associations d'espéranto virent le jour et des cours furent organisés d'abord en Europe et en Amérique, puis un peu partout dans le monde.

Le premier Congrès mondial d'espéranto eut lieu en juillet 1905 à Boulogne-sur-Mer. Plus de 680 congressistes issus de divers pays participèrent au premier des congrès mondiaux qui depuis se sont succédé jusqu'à nos jours (1998: Montpellier, 2004: Pékin, 2005: Vilnius, 2006: Florence, 2007: Yokohama, etc.). La progression de la langue fut importante jusqu'à la Première Guerre mondiale, au cours de laquelle la communauté espérantiste joua un grand rôle, notamment pour acheminer des colis aux prisonniers et aux blessés. Zamenhof mourut en 1917. La diffusion de la langue ne faiblit pas, puisqu'elle reprit dès la fin des hostilités. Mais un deuxième coup d'arrêt survint avec la montée des régimes totalitaires et la Seconde Guerre mondiale.

Depuis la Libération, le mouvement espérantiste, déjà bien structuré, a vu l'Unesco reconnaître à trois reprises la valeur culturelle de l'espéranto. En effet, les cinq générations de locuteurs qui se sont succédé ont permis non seulement à la langue d'évoluer comme toute langue vivante, mais aussi d'acquérir peu à peu sa maturité. Une culture espérantophone est apparue. Elle peut être qualifiée de culture transnationale puisqu'elle produit une littérature originale encore trop souvent méconnue, mais bien réelle.

N'en déplaise à certains qui, par méconnaissance ou par opportunisme, feignent de l'ignorer, l'espéranto est bien le seul exemple de langue construite qui ait réussi et qui continue à se répandre dans le monde. Il semble aussi que la mondialisation des échanges d'une part, et la construction européenne d'autre part, conduisent de plus en plus de personnes à revoir leur position vis-à-vis de l'espéranto.

Cette langue portée par un idéal et des valeurs relevant de l'universalisme pourrait bien constituer en fin de compte la seule parade à l'anglo-américain hégémonique, afin de préserver une part essentielle du génie humain: la diversité linguistique.