Collection(s) : Voltiges
Paru le 16/06/2018 | Broché 255 pages
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L'imparfait de l'art
La peinture ancienne dans la poésie du XXe siècle
L'écrit littéraire sur la peinture du passé fut doublement disqualifié par la théorie moderniste : au nom d'un modèle temporel de progrès d'abord, mais aussi au nom d'une autonomie de l'art qui écarte tout commentaire discursif sur l'expérience artistique considérée comme une pure expérience visuelle.
Cet essai fait au contraire l'hypothèse que les textes littéraires sur la peinture du passé, ceux des poètes du XXe siècle notamment, ne témoignent pas d'une réaction nostalgique.
Ils déplacent les classifications arrêtées par l'histoire de l'art et introduisent une relation instable et vivante aux oeuvres. En accordant une large place à des manuscrits encore inédits, L'imparfait de l'art plaide pour une approche littéraire de la peinture du passé qui appartiendrait de plein droit au contemporain, à condition de ne pas comprendre celui-ci comme une simple époque historique.
Le titre rappelle « l'exil dans l'imparfait » de Baudelaire mais l'oriente vers une autre approche de la relation au passé : « l'imparfait » de l'oeuvre peinte est aussi un inachèvement, une invitation pour les poètes à poursuivre le geste des maîtres du passé par leur propre création.
Martine Créac'h est professeure de littérature à l'Université Paris 8 Vincennes Saint-Denis. Ses travaux portent sur les relations entre la littérature et les arts visuels et sur la poésie des XXe et XXIe siècles. En 2004, elle a publié aux Presses universitaires de Vincennes un essai intitulé Poussin pour mémoire. Bonnefoy, du Bouchet, Char, Jaccottet, Simon.