L'imposture du théologico-politique

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 447 pages
Poids : 566 g
Dimensions : 14cm X 21cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-251-45357-6
EAN : 9782251453576

L'imposture du théologico-politique

de

chez Belles lettres

Paru le | Broché 447 pages

Public motivé

24.50 En stock Dispo sous 24 à 48h dans notre réseau
Ajouter au panier

Quatrième de couverture

Le « théologico-politique », c'est l'idée selon laquelle au « fond » des choses politiques, il y a toujours quelque chose de religieux : quelque chose ayant à voir avec notre rapport au sacré. Même à l'heure où la politique moderne s'est « sécularisée » (séparée des pouvoirs religieux) et où les références religieuses, parfois présentes en elle, ont infiniment moins de poids que par le passé, la pensée théologico-politique est formelle : le fond de l'affaire serait encore et toujours « religieux ».

Depuis une trentaine d'années, le théologico-politique est en plein triomphe dans la philosophie contemporaine. Très au-delà de la mode « Cari Schmitt », c'est une vague qui passe par Giorgio Agamben, Charles Taylor, le dernier Jürgen Habermas, le dernier Richard Rorty... et qui fait revivre, aussi, certaines oeuvres du passé : celles de Jacob Taubes et d'Eric Voegelin, ou certains écrits de Karl Jaspers. Toute une myriade d'auteurs contemporains la nourrit (Gianni Vattimo, Marcel Gaucher, Luc Ferry...), non sans échos à un air du temps général (dont témoigne, par exemple, le succès des thèses de René Girard).

Alors que l'histoire politique moderne avait fini par accomplir le désir de Spinoza d'une rupture avec le théologique - désir formulé dans son Traité théologico-politique de 1670 -, voilà que le théologique est à nouveau présenté comme le secret caché du politique. Et c'est d'autant plus troublant que les années 1960 et 1970 avaient énergiquement combattu la tentation d'affirmer, dans les choses politiques, une détermination « en dernier ressort », de quelque nature que ce soit.

Le théologico-politique, aussi « renouvelé » soit-il aujourd'hui, est une imposture. Une démesure de la pensée, qui force les réalités politiques pour imposer sa « thèse ». Et ce triomphe parle non des choses politiques, mais de la philosophie. De ses désirs à elle, rarement tout à fait éteints, d'atteindre une toute-puissance théorique, c'est-à- dire un savoir total sur l'histoire : sur sa direction, sur sa véritable « ressource », sur son prétendu « fond ».

Voilà ce que montre ce livre. Mais il propose aussi une enquête : pourquoi cette quête de toute-puissance théorique a-t-elle resurgi, à ce moment-là de notre histoire philosophique er de notre histoire tout court ?

Biographie

Ancienne élève de l'Ecole Normale Supérieure, agrégée de philosophie et de science politique, Géraldine Muhlmann est professeure à l'Université Paris-Panthéon-Assas. Elle est l'auteure de Du journalisme en démocratie (Klincksieck, 2017) et d'Une histoire politique du journalisme XIXe-XXe siècle (Seuil, coll.. « Points » ,2007) . L'imposture du théologico-politique est le fruit d'une nouvelle recherche qu'elle conduit depuis une dizaine d'années.

Du même auteur : Géraldine Muhlmann