Collection(s) : Cinéma
Paru le 31/05/2003 | Relié sous jaquette 159 pages
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De leur début néoréaliste à leur tout dernier film, Résurrection, l'oeuvre complète de deux "artisans" géniaux et secrets, créateurs unanimement reconnus d'un cinéma d'une rare intensité. Une sélection de critiques de grande qualité, accompagnées des plus belles photos de tournages.
Les films de Paolo et de Vittorio Taviani représentent sans doute une des formes d'expression les plus significatives du cinéma d'après-guerre italien, aux plans artistique et culturel: la profondeur et la gravité des thématiques, l'intensité expressive de l'image et du récit, la recherche d'un langage original mêlée à la transformation de la tradition littéraire, figurative et musicale, en un vivant outil au service de l'art et de la connaissance, constituent les caractéristiques les plus marquantes de leur production artistique.
Ce livre entend retracer l'oeuvre complète des deux réalisateurs toscans, en analyser le développement d'un point de vue critique, et montrer les phases d'approfondissement, de révélation progressive et de décantation des thèmes et des formes qui leur sont propres.
Cette relecture des films des frères Taviani souligne le caractère érudit de leur cinéma, d'un point de vue linguistique, surtout sensible dans l'évocation constante de grands écrivains comme Tolstoï et Pirandello, et à travers leurs façon d'appréhender le paysage toscan, à la fois naturelle et profondément marquée par la grande tradition figurative de la Renaissance. Cette approche met également en relief la continuité d'une volonté d'approfondissement et d'expérimentation, trait d'union des diverses étapes du parcours stylistique des deux réalisateurs: de leurs débuts, qui se réclament de façon explicite et originale des grands maîtres du néo-réalisme italien - De Sica, Rossellini et Visconti -, à la recherche de nouvelles formes de fusion entre le langage cinématographique et celui du mélodrame musical, de la découverte du bonheur de la vision et du récit, à la stylisation formelle, liée à la réflexion tragique sur le destin de l'Homme, face aux lois inexorables de la Nature et de l'Histoire.
On ne peut manquer de noter la présence d'une constante, tout au long de leurs réalisations: celle de l'existence de deux pôles - l'un positif, euphorique, solaire, et l'autre dispensateur de dysphorie, négatif et nocturne -, autour desquels transitent et oscillent les contenus et les formes. De film en film, ou de phase en phase - ou encore à l'intérieur du même film et de la même phase -, c'est autour de ces deux pôles que s'oriente la position des cinéastes face aux grands thèmes qu'ils abordent: celui des passions - la passion politique et idéologique d'abord, et les passions primaires ensuite -, celui du rapport de l'Homme avec la Nature, origine et source de la Beauté mais également de l'aspect tragique de l'existence, et enfin celui de la valeur de la représentation artistique dans la condition existentielle de l'Homme et de son Histoire. Dans cette perspective, qui souligne la complexité et la qualité artistique du cinéma des Taviani, ainsi que sa capacité à s'adresser à un vaste public, le rôle essentiel de l'abondante documentation photographique (en grande partie inédite) caractéristique de ce livre - depuis le premier film des cinéastes, Un homme à brûler, jusqu'au plus récent, Résurrection - confirme le caractère exceptionnel et l'intensité figurative de leur oeuvre.
Lorenzo Cuccu (né à Trente, en 1940), est titulaire d'une chaire d'Histoire et de Critique du Cinéma au Département d'Histoire des Arts, à l'Université de Pise. Parmi ses essais les plus importants, on retiendra La visione come problema. Forme e svolgimento del cinema di Antonioni (Problématique de la vision. Aspects et développement du cinéma d'Antonioni, 1973), Il discorso del film. Visione, narrazione, enunciazione (Le langage du cinéma: vision, narration, énonciation, 1987), Michelangelo Antonioni: il discorso dello sguardo (Michelangelo Antonioni, le discours du regard, 1997). Il a été coordinateur scientifique et organisateur du congrès international «Les images d'Antonioni», qui s'est tenu à l'auditorium du Musée du Louvre, en septembre 1992. Il a été commissaire de l'exposition photographique «Paolo et Vittorio Taviani. Les matériaux et les images», et directeur de publication du catalogue s'y rapportant (1998). Il est membre du comité scientifique de la Scuola Nazionale di Cinema et de celui du Centro Cinema Paolo e Vittorio Taviani de San Miniato. Il fait partie du conseil d'administration de Europa Cinema.
Sandro Bernardi enseigne l'Histoire et la Critique du Cinéma à l'Université de Florence. Il a étudié le cinéma italien et son utilisation du paysage, et a donné des cours à l'Université de Paris III et de Paris VIII et à celle de Budapest. Il a écrit Stanley Kubrick e il cinema come arte del visibile (Stanley Kubrick et le cinéma en tant qu'art du visible), Marco Bellocchio et Introduzione alla retorica del cinema (Introduction à la rhétorique du cinéma).
Stefano Socci enseigne l'Histoire du Spectacle à l'Académie de Brera et il est critique de cinéma. Il a écrit des monographies sur Fritz Lang, Syberberg, Bertolucci et le récent Miti ed eroi nel cinema (Mythes et héros du cinéma), sur le retour des symboles et des mythes grecs et latins, dans le cinéma narratif classique et moderne.
Lucia Cardone a écrit une thèse d'Histoire et de Critique du Cinéma sur le cinéma d'Elio Petri. Depuis 1999, elle enseigne et participe à la recherche en Histoire et Critique du Cinéma à l'Université de Pise.
