Paru le 08/09/2011 | Broché 158 pages
récits traduits du chinois par Marie Laureillard
Ces récits de Mo Yan ont la beauté d'un rêve éveillé. Un éblouissement porté par une langue envoûtante, parcourue de senteurs, de lumières étincelantes, poudrées d'argent, et de flammes d'or dansant sur le fond noir de la nuit.
A l'orée de ces récits, dans l'écoulement des jours se produit une apparition, comme si le rêve faisait soudain irruption dans la vie et se révélait plus dense, plus intense, de couleurs plus vives et aussi plus violentes et cruelles que le réel lui-même.
C'est la vision d'une femme serrant contre son coeur un bouquet de roses pourpres, escortée d'un chien noir ; ou celle d'un homme en armure argentée, monté sur un cheval d'un blanc immaculé, se faufilant parmi les files de voitures de l'avenue ; et aussitôt le héros est subjugué, envoûté, comme emporté par la mécanique du rêve dans une spirale d'événements qui prennent l'impitoyable figure du destin. Alors ces récits ont l'atroce splendeur des cauchemars.
De son vrai nom Guan Moye, Mo Yan (dont le nom signifie « ne parle pas ») est né en 1956. Devenu écrivain dans l'Armée populaire pour échapper à la misère, il est aujourd'hui l'un des auteurs les plus importants et originaux de Chine. C'est Le Clan du Sorgho qui le fit connaître en France en 1986 ; depuis, de nombreuses traductions ont paru, dont, aux Editions Philippe Picquier, Le Radis de cristal, La Carte au trésor et La Joie.