Paru le 26/03/2014 | Broché 475 pages
Tout public
traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Ariane Bataille | préface de Philip Gourevitch | introduction de Wen Huang
Philippe Guazzo
(LE COMPTOIR DES MOTS)
Autopsie de la Chine communiste.
Entre les superstitions et pratiques traditionnelles (démons dragons, promeneurs de cadavres, feng shui, etc), la misère, les famines et le cannibalisme, le crime, la corruption et l'injustice (persécutions politiques, harcèlement policier), voici tout un monde obscure, qui loin d'être relégué dans les marges de la société chinoise contemporaine, semble bien l'irriguer profondément !
Un livre de témoignage essentiel !
La Chine d'en bas
« Je reconnais avoir vu un graffiti très amusant, hier. En hommage au président Mao. Assez facile à retenir : "Président Mao, président Mao, si tu sors de ta tombe, tu verras partout des escrocs faire la bombe. Président Mao, si tu regardes à droite, tu verras des putains et des camés. Président Mao, si tu regardes à gauche, tu verras des produits contrefaits. Président Mao, si tu regardes derrière toi, tu verras des chômeurs endettés. Président Mao, si tu regardes par terre, tu verras des couples adultères. Président Mao, président Mao, ferme les yeux, ne regarde surtout pas. Le peuple regrette son bol de riz en fer." »
Liao Yiwu, journaliste et écrivain également connu sous le nom de « Lao Wei », est né au Sichuan en 1958, l'année du « Grand Bond en avant » initié par Mao Zedong. Pendant la révolution culturelle du « Grand Timonier », son père et sa mère sont arrêtés, l'un pour s'être livré à des activités contre-révolutionnaires et l'autre pour avoir fait du marché noir. Dès sa jeunesse, Liao Yiwu écrit des poèmes. Jusque-là sans opinion politique ni désir de dissidence, il est devenu opposant au régime communiste à partir des événements de la place Tiananmen, en 1989. Il a publié une dizaine d'ouvrages (essais, récits, recueils de poésie...), traduits en plusieurs langues. Harcelé après sa sortie de prison, censuré, empêché de voyager sous prétexte de sécurité nationale, il a fini par franchir clandestinement la frontière sino-vietnamienne, à pied, en 2011. Liao Yiwu vit aujourd'hui à Berlin, où il a reçu le prix de la Paix des libraires allemands en 2012.
