Collection(s) : Variantes
Paru le 01/01/2016 | Broché 382 pages
traduit et adapté du japonais par Kaori Kasaï
« Etsuko, grâce à toi, ma mort sera resplendissante. Merci, et au revoir. » Tels furent les derniers mots que Takeo, condamné à mort depuis seize ans dans la maison de détention de Tôkyô, adressa à sa jeune correspondante. Comment était-il parvenu à un état d'esprit aussi serein alors qu'il allait être pendu quelques heures plus tard ? Entre les murs des gémissements et des remords, ce meurtrier avait appris peu à peu, pour la première fois de sa vie, à « aimer » quelqu'un, puis à « aimer » la vie, tout simplement.
Sachant que la peine capitale est encore pratiquée à ce jour au Japon, ce roman a suscité une polémique littéraire et sociale importante lors de sa publication en 1979. À ce jour encore, il s'agit de la première et dernière oeuvre littéraire traitant du sujet, considéré comme « tabou » au sein de la société japonaise.
En faisant revivre de façon très dense, à partir de plusieurs perspectives, les quatre derniers jours de Takeo, La condamnation - dont c'est la première traduction en français - pose cette question vitale et universelle : « Qu'est-ce, pour l'homme, que le salut ? »
Otohiko Kaga (né en 1929) est une figure majeure de la vie intellectuelle japonaise contemporaine. Médecin et criminologue reconnu, il a entrepris aussi une carrière de romancier couronnée de nombreux prix littéraires prestigieux. La rencontre avec Shôda Akira, modèle de Takeo, ainsi que d'autres condamnés dans le « couloir de la mort », a donné naissance à La condamnation (1979), son chef-d'oeuvre récompensé par le Grand prix de la littérature japonaise.
Kaori Kasaï est spécialiste de littérature moderne, notamment dans son rapport avec la médecine mentale. Elle a soutenu une thèse en lettres sous le titre André Breton et la folie (Université Paris Diderot, 2010).