Paru le 30/03/2023 | Broché 251 pages
Tout public
avec Eric de Chassey, Bernard Leroy et Michelle Zancarini-Fournel
Février 1970, un coup de grisous dans une mine de Fourquières -les- Lens tuent 16 mineurs; accident récurrent , celui-ci provoque une forte mobilisation de la gauche , Sartre, qui dénonce les conditions de travail des salariés de la compagnie des Houillères.
Un document inédit qui revient sur la mobilisation exceptionnelle de nombreux intellectuels, artistes, ingénieurs, médecins, étudiants et militants de l'ultra-gauche pour la cause des mineurs dans les années 70 : événement qui marquera notamment l'apparition des premiers "lanceurs d'alerte".
Images d'archives, tracts et coupures de journaux, ingénieusement mis en scène dans ce livre-objet, sont les grands témoins des luttes sociales de l'époque tout en faisant écho aux débats d'actualité entre répression policière, conditions de travail et justice populaire. En bref, passionnant !
Thomas Carle
(LE COMPTOIR DES MOTS)
Un ouvrage magnifique, et riche d'une documentation exceptionnelle, qui s'empare d'une catastrophe survenue dans une mine en 1970 pour mettre en exergue et accompagner les réflexions essentielles à avoir sur nos luttes contemporaines. On recommande chaudement !
Le matin du 4 février 1970, une explosion dons la mine de Fouquières-lès-Lens provoque la mort de 16 travailleurs. S'ensuit une longue mobilisation dont la tenue d'un tribunal populaire à Lens le 10 décembre, sous l'autorité de Jean-Paul Sartre, constitue le point d'orgue. Une multitude d'acteurs prennent part à ce combat : mineurs et syndicalistes, intellectuels et maoïstes de la Gauche prolétarienne... Tels des lanceurs d'alerte, médecins hospitaliers et ingénieurs de l'École des mines s'appuient sur leur savoir pour dénoncer la condition des mineurs ; un collectif de peintres (parmi lesquels Fromanger et Aillaud) soutient les familles des victimes en réalisant et vendant des oeuvres... Les nombreuses archives présentées dans ces pages, des photos aux affiches, des minutes du procès aux tracts, les voix, les visages, restituent de façon sensible la dramaturgie de l'événement et l'épaisse couche de discours qu'il a généré.
En marge des grandes dates de l'histoire, cet épisode opère ainsi une mutation majeure. La scénographie et les figures bien connues de la longue succession des drames miniers sont bouleversées par de nouvelles modalités d'action, d'inédites prises de parole et un renversement de la violence légitime. Une lutte qui résonne fortement avec certains soulèvements contemporains.
Philippe Artières est historien du contemporain, directeur de recherche au CNRS, et au sein de l'Iris à l'EHESS. Il est l'auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels Le Peuple du Larzac (La Découverte, 2021).