Paru le 07/06/2011 | Broché 283 pages
Tout public
préface de Pierre Albert
La presse et le sport sous l'Occupation
Juin 1940. L'Occupation. Une chape de plomb s'est abattue sur la France. La presse qui veut continuer à paraître ne peut que faire acte d'allégeance. Et L'Auto, seul quotidien sportif ? Jacques Goddet, qui n'a pas souhaité laisser sa feuille à d'autres, en est resté le directeur. Raymond Patenôtre qui, avant la guerre, a acquis majoritaires du titre, en a confié la gestion à un certain Albert Lejeune. Confiance mal placée ! Son paquet d'actions va passer dans le trust Hibbelen, propriétaire de l'essentiel de la presse parisienne, sous le contrôle d'Otto Abetz, ambassadeur de Berlin. L'ennui pour L'Auto, c'est qu'une rubrique d'informations générales, « Savoir vite », a été ouverte. La politique du Reich va y couler, les résistants y être présentés comme terroristes. Goddet subit. Jusqu'à la fin de 1943 où plusieurs tirages de Libération, fer de lance de la presse clandestine, sortent nuitamment de ses rotatives.
Aux premières heures de la Libération, L'Auto, comme ses homologues, est interdit de parution. Sport-Libre prend sa place. Pour la presse, sportive ou non, c'est l'heure de la recomposition.
Jacques Seray, déjà biographe de trois pionniers de la presse sportive, Richard Lesclide, Pierre Giffard et Henri Desgrange, a mené ici une enquête inédite. Il montre combien le sport et la presse furent des enjeux majeurs, l'un pour Vichy, l'autre pour l'occupant. Entre les mains de Jean Borotra puis de Jep Pascot, les deux ministres des Sports de Pétain, le sport devint un outil de propagande privilégié. Ils vont cadenasser l'organisation du sport pour mieux le mettre au service d'une idéologie : « la révolution nationale » chère au Maréchal. Un pathétique chimère !