Collection(s) : Titres
Paru le 19/04/2012 | Broché 119 pages
Public motivé
traduit de l'allemand et de l'anglais par Sibylle Muller et Claire Nancy
Si la dissimulation et le secret qui entouraient jadis le domaine sexuel se sont heureusement relâchés, les tabous sociaux se sont déplacés et singulièrement renforcés en ce qui concerne la mort. L'attitude pusillanime de refus et de gêne qui entoure aujourd'hui la fin de vie d'un être humain est tout à fait comparable à celle qui prévalait dans le domaine sexuel à l'époque victorienne.
«La description de Norbert Elias n'a rien d'apocalyptique, c'est le constat de l'échec auquel se heurtent les sociétés développées pour prendre en charge les problèmes de la mort. [...] Aujourd'hui on meurt proprement, loin de la famille. [...] Même le cimetière ne représente plus qu'un "espace vert urbain" livré à quelques jardiniers experts qui s'occupent de fleurir les tombes. [...] "Peut-être devrait-on parler plus ouvertement de la mort, par exemple en cessant de la présenter comme un mystère."»
Roland Jaccard, Le Monde
Norbert Elias est né en Allemagne en 1897 dans une famille juive. Après des études de médecine et de philosophie, il se tourne vers la sociologie. En 1935, fuyant le nazisme, il part enseigner en Angleterre. Il y écrit Sur le processus de civilisation. Ce n'est qu'à partir des années 1960 que ses ouvrages sont traduits en français. Traitant de l'histoire de l'autocontrôle de la violence et de l'intériorisation des émotions, il révolutionne la sociologie. Norbert Elias s'installe à Amsterdam en 1975 et accède peu à peu à la célébrité, notamment grâce à la publication de son oeuvre en poche. En 1977, il reçoit le prix Theodor W. Adorno. Il meurt à Amsterdam en 1990.
