Langues médiévales ibériques : domaines espagnol et portugais

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 540 pages
Poids : 916 g
Dimensions : 16cm X 24cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-503-50470-4
EAN : 9782503504704

Langues médiévales ibériques

domaines espagnol et portugais

de , ,

chez Brepols

Collection(s) : L'atelier du médiéviste

Paru le | Broché 540 pages

Professionnels

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avec la collaboration de Georges Martin, Jean-Pierre Molénat et Paul Teyssier


Quatrième de couverture

La Péninsule ibérique, qui est une unité géographique évidente (aux yeux des étrangers...), devient au Moyen Âge, une fois passée la phase d'unité wisigothique, une zone de particularismes politiques et de grande diversité culturelle. Cette complexité s'exprime particulièrement dans la variété des langues vulgaires.

Au sud, l'arabe joue un rôle notable dans la culture écrit - et c'est là une des principales originalités hispaniques par apport au reste de l'Occident médiéval -, mais il voisine avec des dialectes romans dits « mozarabes », employés massivement dans la communication verbale. Au nord, la différenciation politique, entre le VIIIe et le XIIe siècle, renforce la diversification linguistique, avant que des processus d'expansion et de centralisation, entre le XIe et le XVe siècle, ne conduisent à la domination - au moins à l'écrit - des normes linguistiques castillane (dans le centre de la Péninsule) et galégo-portugaise (à l'ouest), aux dépens de dialectes qui leur sont de toute façon assez proches (léonais, navarrais, aragonais) et aussi aux dépens de l'arabe. Enfin, à l'est, le catalan, qui franchit les Pyrénées, appartient aux langues d'oc, et les régions ibériques catalanophones, qui sont d'ailleurs d'une richesse documentaire sans pareille, ont une histoire très liée au monde franc, depuis l'intervention carolingienne ; pour ces raisons, ce domaine linguistique est exclu de ce volume, comme le basque et l'arabe en tant que tel.

C'est de cette richesse que ce livre veut rendre compte. Sans être aussi précoce que pour les langues germaniques, l'emploi des langues vulgaires ibériques à l'écrit s'observe assez tôt, à partir du début et plus encore du milieu du XIIIe siècle, et surtout il devient rapidement massif, en complément du latin : il est donc essentiel, à qui veut étudier et comprendre l'histoire des populations médiévales de la Péninsule ibérique, d'accéder aux textes rédigés dans ces idiomes, d'autant plus que les écrits du bas Moyen Âge constituent, au moins autant qu'ailleurs, la plus grande masse de la documentation conservée. Dans ce but, le parcours proposé ici est triple :

  • les traductions en regard des textes originaux, avec leurs commentaires philologiques, permettent de s'initier rapidement aux règles linguistiques nécessaires à une lecture suivie ;
  • le choix des documents, qui tente de refléter ce qui subsiste - et même ce qui a existé - des textes médiévaux, et leur classement en fonction des pratiques sociales et culturelles offrent un panorama complet et représentatif des registres de langues, depuis les plus modestes chartes de vente jusqu'aux récits de fiction les plus élaborés ;
  • les chapitres introductifs et les bibliographies de travail constituent un guide pour la recherche historique.

L'ouvrage peut donc être utilisé par l'étudiant et le chercheur comme un manuel et comme un instrument de travail (un « atelier », selon la philosophie de cette collection, mais il peut servir aussi de cabinet de curiosités où l'honnête homme découvrira des langues sonores et savoureuses, un art d'écrire, bref l'essence même d'une culture.

L'atelier du médiéviste

Rechercher, comprendre et exploiter la documentation médiévale demande un difficile apprentissage. C'est pourquoi des spécialistes se sont réunis pour transmettre savoir, expérience, tours de main et secrets d'atelier.

Les volumes de la collection « L'Atelier du médiéviste » sont consacrés à l'approche critique des grandes catégories de sources (chartes, armoiries, inscriptions, monnaies, sceaux, documents archéologiques, images), au décryptage des textes (paléographie, identification des sources et des citations), aux langues de l'Europe du Moyen Âge, à des domaines précis de la recherche (droit civil et canon, histoire économique et sociale, histoire monastique et canoniale, liturgie, théâtre, folklore, mouvements hérétiques, histoire byzantine, etc.), aux méthodes d'exploitation des sources (traitements statistiques).

Dans tous les cas, les notions de base sont assorties de bibliographies critiques, de conseils pratiques et d'ouvertures vers de nouveaux territoires d'enquête. La plus grande place est réservée aux documents eux-mêmes, reproduits, traduits, expliqués, analysés avec un souci constant : montrer une méthode à l'oeuvre.

Biographie

Stéphane Boissellier est professeur d'histoire du Moyen-Age à l'Université de Poitiers. Bernard Darbord est professeur de langue et littérature espagnoles à l'Université Paris Ouest Nanterre. Denis Menjot est profeseur d'histoire du Moyen Age à l'Université Lyon 2.