Paru le 08/04/2015 | Broché 284 pages
Tout public
En ces temps-là, dans les années 1920 et 1930, certains étaient attirés par le fascisme, et Le Corbusier était de ceux-là. Les fascistes voulaient construire un monde régénéré, viril, machiniste, hiérarchisé et autoritaire. L'architecte, lui, imaginait des villes ultramodernes, au garde-à-vous, standardisées, taylorisées. Des fourmilières à l'esthétique austère et hautaine au service d'une nouvelle civilisation du travail. Ils étaient faits pour s'entendre. Le Corbusier a publié ses théories dans des revues violemment opposées à la démocratie et s'est lié avec les idéologues les plus radicaux de la droite nationaliste. Il a soutenu le régime pétainiste avant de terminer son parcours, couvert de gloire, dans la France de l'après-guerre.
Pourquoi ce personnage aux rêves totalitaires, au cynisme en béton armé, reste-t-il considéré comme le plus grand architecte du XXe siècle ? Voilà ce que ce livre tente de comprendre à l'heure où l'oeuvre de Le Corbusier est célébrée cinquante ans après la disparition de cette grande figure de la modernité.
Xavier de Jarcy est journaliste à Télérama. Il écrit sur le design, le graphisme, l'architecture.