Collection(s) : Interférences
Paru le 26/08/2021 | Broché 395 pages
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Le goût du noir
D'abord roman avec le gothique qui se développe au cours du XIXe siècle et trouve son apogée au XXe, le « noir », récit de mort, de violence et de terreur, mais aussi de résolution de cette tension mortifère, ne tarde pas à se décliner en films, faisant de la figure du détective un arcane majeur du cinéma à partir des années 1940. Romans et films mettent en évidence les noirceurs des crimes et des environnements sociaux qui les génèrent ou les capacités déductives d'enquêteurs de papier devenus icônes de l'écran : Sherlock Holmes, Hercule Poirot. Le genre et son immense succès populaire se propagent dans d'autres médias (BD, séries).
Les articles réunis ici tentent de faire la lumière sur cette extension du Noir, travaillant les codes pour les adapter comme Tardi, transposant les romans de J.-P. Manchette ou Black Sad, dont les auteurs reprennent les images du film noir dans le roman graphique. Le Noir se fait le porte-parole de réalités criminelles à l'oeuvre dans nombre de sociétés, et utilise sa « fiction » pour les dénoncer, et ceci aussi bien dans les romans (D. Meyer, H. Mankell, A. Indridason) que dans les films (J. Gray, M. Scorsese, A. Egoyan) ou les séries (The Wire).
Né dans l'Angleterre du XVIIIe siècle, le Noir, ses stratégies, ses codes et son pouvoir se sont infiltrés puis développés comme moyen privilégié d'exprimer l'angoisse et la fascination de la violence et de la mort, sur tous les continents, de l'Europe aux États-Unis, du Mexique à l'Afrique du Sud.
Gilles Menegaldo est professeur émérite de littérature américaine et de cinéma (université de Poitiers). Il a dernièrement publié Tim Burton, A Cinéma of Transformations, PULM, 2018.
Maryse Petit est maître de conférences à l'université de Lille. Ses recherches et publications portent essentiellement sur le genre fantastique et le genre Noir.