Paru le 21/01/2010 | Broché 412 pages
Public motivé
préface Pierre Laurens
Non pas tant une anthologie qu'un sublimé de poésie spirituelle délicieusement décadente. Un « liseur » invétéré, un « créateur de valeurs » découvre dans les fleurs nouvelles germées de la décomposition de l'empire et simultanément de la langue et des normes classiques et arrosées par la foi chrétienne, des accents accordés aux aspirations de l'âme moderne malade d'infini et une écriture inédite, parente des recherches les plus exquises d'un Jules Laforgue ou d'un Albert Samain. Cet essai, qui fut une révélation pour Léon Bloy et Blaise Cendrars, reste encore aujourd'hui l'initiation la plus passionnante à la poésie religieuse de la latinité tardive et du Moyen Âge.
Issue d'une vieille famille du Cotentin, Remy de Gourmont travailla à la Bibliothèque nationale avant d'en être révoqué à cause d'un pamphlet anti-nationaliste (Le Joujou patriotisme, 1891). Figurant au nombre des fondateurs du Mercure de France auquel il collabora pendant vingt-cinq ans, il passe pour l'un des tenants de l'école symboliste, Remy de Gourmont est avant tout un éclectique : critique littéraire, romancier, journaliste, poète et dramaturge, il a laissé une oeuvre importante (Sixtine, 1890 ; Fantôme, 1893 ; Lettres à l'Amazone, 1914) à l'écriture enlevée, désinvolte et pleine d'esprit.
Pierre Laurens, professeur émérite à la Sorbonne, est correspondant de l'Institut. Son dernier essai, La dernière Muse latine. Douze lectures poétiques de Claudien à l'âge baroque a paru aux Belles Lettres en 2008.