Collection(s) : Feuilleton non-fiction
Paru le 07/01/2022 | Broché 167 pages
traduit de l'italien par René de Ceccatty
Azélie Carré (Le comptoir des lettres)
Certains livres s'acquittent de toute critique et s'imposent simplement par la puissance de leur témoignage.
Comme son ami Primo Levi avant elle, Edith Bruck aura attendu 2020 pour nous livrer le récit de son expérience de la seconde guerre mondiale et de la déportation.
Un incontournable instantané, à lire pour ne pas oublier.
« Il faudrait des mots nouveaux, y compris pour raconter Auschwitz, une langue nouvelle, une langue qui blesse moins que la mienne, maternelle »
Pitié, oui, envers n'importe qui, haine jamais, c'est pour ça que je suis saine et sauve, orpheline, libre.
En moins de deux cents pages vibrantes de vie, de lucidité implacable et d'amour, Edith Bruck revient sur son destin : de son enfance hongroise à son crépuscule. Tout commence dans un petit village où la communauté juive à laquelle sa famille nombreuse appartient est persécutée avant d'être fauchée par la déportation nazie. L'auteur raconte sa miraculeuse survie dans plusieurs camps de concentration et son difficile retour à la vie en Hongrie, en Tchécoslovaquie, puis en Israël.
Elle n'a que seize ans quand elle retrouve le monde des vivants. Elle commence une existence aventureuse, traversée d'espoirs, de désillusions, d'éclairs sentimentaux, de débuts artistiques dans des cabarets à travers l'Europe et l'Orient, et enfin, à vingt-trois ans, trouve refuge en Italie, se sentant chargée du devoir de mémoire, à l'image de son ami Primo Levi.
Edith Bruck
Née Steinschreiber, Edith Bruck voit le jour le 3 mai 1931 à Tiszabercel en Hongrie. À sa déportation, elle consacre à partir de 1959 plusieurs récits et poèmes dans la langue italienne qu'elle a adoptée en choisissant de vivre à Rome, dès 1954. Épouse du poète et cinéaste Nelo Risi, elle évoque souvent cette passion dans ses romans. Journaliste, scénariste, documentariste, comédienne, cinéaste, dramaturge, elle a multiplié les activités, sans jamais renoncer à témoigner de son expérience et sans jamais recourir à la haine. Le Pain perdu, rédigé en 2020, obtient un gigantesque succès à sa sortie, couronné par le prix Strega Giovani et par le prix Viareggio qu'elle obtient pour la deuxième fois de sa carrière.