Le siècle de Marie de Médicis : actes du séminaire de la chaire rhéthorique et société en Europe (XVIe-XVIIe siècle), Collège de France, 21-23 janvier 2000

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 247 pages
Poids : 400 g
Date de parution :
EAN : 9788876945649

Le siècle de Marie de Médicis

actes du séminaire de la chaire rhéthorique et société en Europe (XVIe-XVIIe siècle), Collège de France, 21-23 janvier 2000

chez Orso

Paru le | Broché 247 pages

Doctorat

48.00 Indisponible

Quatrième de couverture

L'idée du séminaire du Collège de France dont on trouvera les Actes réunis dans ce volume par les soins de Francesco Solinas et de Françoise Graziani, m'est venue le jour où, tenant entre les mains un magnifique volume in -4°, dont la reliure en maroquin rouge est mystérieusement ornée de fleurs de lys et de dauphins, quoique provenant de la bibliothèque de Madame Elisabeth, la sœur et compagne de martyre de Louis XVI, j'ai eu la curiosité de parcourir le texte si royalement habillé de pourpre et d'or. Il s'agissait d'un abrégé manuscrit de l'histoire de France daté de 1774 et composé par un précepteur de la princesse. Ce manuel scolaire avait servi à son éducation et peut être aussi à celle de ses frères, d'où les dauphins de la reliure.
Au cours de ma lecture, j'ai été frappé du fait que l'auteur anonyme de ce résumé mnémotechnique passait sans transition de l'assassinat de Henri IV au règne personnel de Louis XIII et au ministère de Richelieu, sans mentionner une seule fois le nom de Marie de Médicis. Omise sa Régence, omis le coup d'Etat du jeune roi de quinze ans faisant assassiner en 1617 le «favori» de la Reine-mère, le maréchal d'Ancre, omise la Journée des Dupes de 1630, omise la relégation de Marie à Compiègne, omises sa fuite à Bruxelles, ses mésaventures d'exilée et sa mort à Cologne le 3 juillet 1642, peu de temps avant la disparition de ses persécuteurs, son ancien serviteur Richelieu et son fils aîné Louis XIII.
Etait-ce le souci de la part du précepteur d'épargner à la petite princesse ces épisodes sanglants ou odieux de l'histoire du royaume, et de lui éviter des réflexions pénibles sur le sort, mérité ou immérité, de son arrière grand'mère italienne ? Ou bien était-ce une occurrence de plus, grossie par la nature élémentaire de ce manuel, de la damnatio memoriae qui avait frappé, à des degrés divers depuis 1630, dans l'historiographie royale, la seconde reine de France florentine ?
Connaisseur érudit de la cour des Médicis au XVIe et au XVIIe siècle, de son haut personnel, de ses mœurs et manières et de son mécénat artistique, Francesco Solinas, maître de conférences au Collège, a pris occasion de ma curiosité pour me proposer de consacrer un séminaire à ce que nous avons appelé, un peu par défi, le «Siècle de Marie».

(Extrait de la Préface)