Collection(s) : Leçons de clôture
Paru le 26/09/2019 | Broché 65 pages
Public motivé
Pour penser le travail aujourd'hui, il faut prendre en compte les grands bouleversements du XIXe siècle : la crise écologique et la révolution numérique. Alain Supiot y ajoute une troisième composante ; celle de l'effacement progressif du droit comme régulateur des échanges entre humains.
Dense et stimulante, cette leçon de clôture des cours au Collège de France est une très bonne entrée dans l'oeuvre d'Alain Supiot !
Ce n'est ni en défaisant l'État social ni en s'efforçant de le restaurer comme un monument historique que l'on trouvera une issue à la crise sociale et écologique. C'est en repensant son architecture à la lumière du monde tel qu'il est et tel que nous voudrions qu'il soit. Et, aujourd'hui comme hier, la clé de voûte sera le statut accordé au travail.
Face à la faillite morale, sociale, écologique et financière du néolibéralisme, l'horizon du travail au XXIe siècle est celui de son émancipation du règne exclusif de la marchandise. Comme le montre le cas du travail de recherche, les statuts professionnels qui ont résisté à la dynamique du Marché total ne sont donc pas les fossiles d'un monde appelé à disparaître, mais bien plutôt les germes d'un régime de travail réellement humain, qui fasse place au sens et au contenu du travail - c'est-à-dire à l'accomplissement d'une oeuvre.
Titulaire de la chaire État social et mondialisation : analyse juridique des solidarités de 2012 à 2019, Alain Supiot est professeur émérite au Collège de France et membre correspondant de la British Academy.