Collection(s) : Eupalinos
Paru le 28/05/2020 | Broché 242 pages
Public motivé
Les architectes au défi de la ville néolibérale
Longtemps vu comme un artiste de prestige, appelé par la vocation et protégé par le « Prince » , l'architecte est aujourd'hui amené à évoluer dans un contexte fortement dominé par le néolibéralisme mondialisé. Au cours des dernières décennies, la créativité personnelle, le travail immodéré, le « colloque singulier » avec la clientèle qui caractérisaient sa pratique ont progressivement cédé le pas à une logique comptable calquée sur les méthodes de l'entreprise. En matière de construction, privée comme publique, la priorité est désormais à la rationalisation des processus de production, aux démarches qualité, au New Public Management, et au recours aux contrats globaux (partenariats public-privé et contrats de conception-réalisation) qui sécurisent les commanditaires.
Si quelques figures charismatiques de l'architecture font durer l'illusion, la profession, viscéralement attachée à son statut d'acteur culturel, traverse une véritable crise d'identité.
Comment ne pas « perdre son âme » dans cette nouvelle donne ? À quels outils, compétences, stratégies recourir pour s'adapter ? Et, in fine, la voie néolibérale est-elle la seule possible ?
Véronique Biau est architecte-urbaniste en chef de l'État, habilitée à diriger des recherches en urbanisme-aménagement, chercheur à l'École nationale supérieure d'architecture de Paris-La Villette, au Laboratoire Espaces Travail, UMR-Lavue. Elle a notamment publié La Fabrication de la ville, Métiers et organisations (avec Guy Tapie, Parenthèses, 2009) et L'Implication des habitants dans la fabrication de la ville, Métiers et pratiques en question (avec Élise Macaire et Michael Fenker, Éditions de La Villette, 2013).