Les quais de Chicago

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 235 pages
Poids : 272 g
Dimensions : 14cm X 20cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-36339-049-3
EAN : 9782363390493

Les quais de Chicago

de

chez Finitude

Paru le | Broché 235 pages

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traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Philippe Biget


Les libraires en parlent

Julien Morel (Millepages)

Les quais de Chicago ; Stuart Dybek ; Finitude.

Quelle lecture ! A tous ceux qui auraient manqué la première parution en 2007 et la venue de l'auteur au festival America de Vincennes en 2010, faites comme moi, jetez-vous sur ce livre. Un défi aux lois d'une littérature américaine bien ancrée tantôt dans un réalisme social, ou anti-social, tantôt dans un contre-courant emprunté aux grands bouleversements incarnés par des auteurs comme Kerouac, Carver, Kesey, et j'en passe.

La « marque » de Dybek ? L'originalité de son écriture ? Inscrire la sociologie d'une époque dans un recueil de nouvelles à l'envergure de roman. En effet, chaque nouvelle peut se lire comme un chapitre, autant de fragments d'un roman. Le but du recueil n'est pas tant de témoigner que de nous conter la poésie de la rue, des mixités ethniques en présence, la coalition des différences et la lutte passive orchestrée contre les politiques en voie de raser le quartier où vit ce petit monde. Non pas un combat, mais bien une contre-action par l'écrit, par le souvenir des légendes urbaines et la congrégation des nuits sans sommeil.

L'onirisme évanescent, alternatif, n'est pas sans évoquer un Tanizaki du Coupeur de roseau. Ces pages où les nouvelles du japonais contrarient une modernité en passe d'effacer la réalité des siècles de mythes. Où les grattes-ciels et autres apparitions des 60's ne relayent pas le paysage traditionnel des contes à l'état de unique de fables.

[…] La musique mit du temps à s'évanouir. Je continuais d'en percevoir des bribes par la gaine d'air, derrière les murs et les plafonds, sous l'eau du bain. Des échos se propageaient dans les tuyauteries, les conduits d'écoulement recouverts de papier peint, les cheminées de brique et les corridors sombres. L'immeuble de Madame Kubiac semblait criblé de passages secrets. Et quand la musique finit par disparaître, ces passages demeurèrent, conduisant le silence. Pas un silence ordinaire fait d'absence ou de vide, mais un pur silence au-delà du rêve éveillé et de la mémoire, aussi intense que la musique qu'il avait remplacée et qui, comme la musique, avait le pouvoir de changer celui qui l'écoutait. Il calma le chahut du voisinage qui résonnait dans le vieil immeuble. Il avait toujours été là, derrière les grincements, les courants d'airs, les portes claquées, derrière les parasites des radios, les chasses d'eau, les bruits de pas, le crépitement des fritures, derrière le gémissement des aspirateurs, des bouilloires, des bébés, derrière les voix avec leurs bribes de conversations et de disputes et les rires flottant autour des appartements dans lesquels les gens s'étaient enfermés, dans toute leur intimité. Même quand Marcy finit par ne plus me manquer, je pouvais encore entendre le silence qu'elle avait laissé derrière elle. […].

Quatrième de couverture

Le Chicago de Stuart Dybek n'est pas celui des majestueux buildings qui bordent le Lac Michigan, non, c'est plutôt le Chicago populaire de son enfance, celui des quartiers polonais ou mexicains, celui où la réalité cède parfois le pas au rêve.

Une ville où une fille à demi nue, prisonnière de la glace, légende urbaine pour certains, obscur fantasme pour d'autres, devient l'objet d'une quête désespérée. Où quelques accords d'une polonaise de Chopin s'échappant d'une bouche d'aération évoquent le souvenir d'un lointain pays et d'un amour oublié.

D'un quartier, d'une simple rue, Stuart Dybek crée un univers, c'est sans doute pour ça qu'il est l'un des plus grands nouvellistes américains d'aujourd'hui.

Peu importe où vous êtes né, après avoir lu ce livre, vous aurez grandi sur les quais de Chicago.

Biographie

Stuart Dybek est né en 1942 à Chicago dans une famille d'origine polonaise. Il publie peu, surtout des poèmes et des nouvelles, mais chaque livre est un événement et lui vaut de prestigieuses récompenses. Ainsi, Les Quais de Chicago est dans la sélection des Notable Books du New York Times et lui a permis d'obtenir entre autres le Prix O'Henry qui avait distingué avant lui Truman Capote, Joyce Carol Oates ou Raymond Carver.