Collection(s) : Un endroit où aller
Paru le 08/02/2017 | Broché sous jaquette 307 pages
Tout public
« un endroit où aller »
Lettre ouverte à ma main gauche
- En ce moment, je ne suis pas à la hauteur, voilà tout. Ne me juge pas, je t'en prie. Il n'y a ni trahison ni démission de ma part, mais un obstacle interne, ce freinage involontaire de l'énergie dont je t'ai déjà parlé.
- Un freinage involontaire ?
- Oui, un peu comme un moteur qui n'embrayerait pas. Cela se manifeste par une crispation de certains doigts, ou de la main entière, et parfois même de l'avant-bras. Une crispation affolante, effarante. Au piano, la main doit être puissante et détendue, sur le modèle de la patte du grand fauve, prête à bondir, sensible aux plus infimes contacts. Qui n'a vu tressaillir la peau du chat, comme traversée par un courant électrique ? Ce qui importe plus que tout, c'est cette sensibilité fine qui renseigne le doigt sur sa propre pesée sur la touche, et qui relie cette maîtrise du toucher à la mise en place d'une séquence musicale, cela en fonction des qualités du piano.
- Et du pianiste !
- Et des mérites de la partition !
Romancière, essayiste, critique littéraire, pianiste amateur, Catherine David vit à Montmartre et partage son temps entre le journalisme, la littérature et la musique. Chez Actes Sud ont déjà paru Crescendo (« un endroit où aller », 2006) et La beauté du geste (Babel n° 769). Lettre ouverte à ma main gauche constitue le troisième volume de cette trilogie.