Collection(s) : Minos
Paru le 16/04/2015 | Broché 124 pages
Tout public
préface de Christophe Calame
Sur un mode faussement badin, provocateur, absurde, Denis de Rougemont met en situation les questions métaphysiques, toujours d'actualité, qu'ont suscitées, au lendemain de la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le largage de la bombe atomique sur Hiroshima et Nagasaki. « Quel est le sens de la vie si elle finit demain ? Qu'est-ce que cette mort de l'homme causée par son génie ? Pourquoi l'intelligence conduit-elle au suicide ? » Au fil des réflexions émises par les différents protagonistes, on est saisi de constater que, près de soixante-dix ans après la rédaction du texte, les hypothèses théoriques émises comme des conjectures, ont été conduites par les États-Unis comme un but à atteindre : « À l'arme planétaire correspond donc une communauté universelle, qui relègue les nations au rang de simples provinces. » Cet ardent défenseur d'une Europe fédérale et d'un gouvernement mondial croyait-il vraiment qu'« il fallait une menace planétaire pour provoquer l'union sacrée du genre humain » ? À la veille de Noël 1945, c'est plutôt à la fin du monde qu'il croit. Fin du monde ou fin de l'humanité ?
Denis de Rougemont (1906-1985) se rend célèbre par la publication en 1939 de L'Amour et l'Occident. Son engagement contre le nazisme le conduit aux États-Unis. Il y médite sur la fin de la guerre et rêve d'une entrée dans l'âge adulte de l'humanité. Ses Lettres sur la bombe atomique sont publiées en 1946, à la suite de la dévastation d'Hiroshima et de Nagasaki. À son retour Europe en 1947, Denis de Rougemont s'engage dans les mouvements fédéralistes et voue la fin de sa vie à la construction d'une Europe fédéraliste. Les Éditions de la Différence ont publié ses Écrits sur l'Europe.