Liban : la guerre et la mémoire

Fiche technique

Format : Broché
Nb de pages : 259 pages
Poids : 416 g
Dimensions : 16cm X 25cm
Date de parution :
ISBN : 978-2-7535-1338-9
EAN : 9782753513389

Liban

la guerre et la mémoire

de

chez Presses universitaires de Rennes

Collection(s) : Histoire

Paru le | Broché 259 pages

Public motivé

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préface d'Antoine Garapon


Quatrième de couverture

Liban : la guerre et la mémoire

Déclenchée en 1975 la guerre du Liban s'est achevée en 1990. Face à l'« oubli officiel » (amnistie générale, absence d'une commission nationale indépendante sur les disparus...), une culture civile de la mémoire s'est déployée. Comment les différents acteurs envisagent-ils le lien entre mémoire et non récidive ? Les familles des disparus, avec d'autres associations, revendiquent une réflexion critique autour de la guerre, une exigence de vérité sur les disparus ainsi qu'une « promesse politique » de ne pas reproduire les violations des droits de l'homme.

Réalisée sous l'égide du ministère des Déplacés, la réconciliation du Mont Liban a neutralisé les velléités de vengeance et a permis aux déplacés de revenir dans leurs localités. Elle n'a pourtant pas prévu un espace pour la parole des victimes. En outre, son caractère communautaire a ôté toute possibilité de pardon. Recueillis dans trois villages de cette région entre 2000 et 2004, des récits témoignent des massacres, du déplacement forcé, des violences sur les maisons et les terres. Ils expriment les tensions autour de la question de la responsabilité : est-elle individuelle, communautaire, celle d'une tierce partie ? Ils disent aussi la haine confrontée à l'amitié, l'amour brut et innocent de la terre, la relation difficile avec la ville du littoral où les villageois séjournent durant la période de leur déplacement. Le récit de mémoire s'est avéré un genre de réflexion à part entière concernant la relation entre parole, mémoire et oubli (« ne pas en parler »). Il s'est également avéré un instrument du présent et un acte politique : réclamer une société pacifiée, revendiquer une nation intégrée qui transcende les particularismes et dénoncer l'incurie des autorités publiques en matière d'aides pour retravailler la terre.

Reconnue et ignorée, révélée et dissimulée, inspirant fidélité ou méfiance, la mémoire de la guerre de 1975 éclaire certaines facettes d'un présent accidenté en même temps qu'elle révèle la place croissante de l'action civile dans sa pacification.

Biographie

Aïda Kanafani-Zahar est anthropologue au CNRS, Laboratoire d'Anthropologie Sociale, Collège de France, Paris. Ses travaux portent sur le Liban contemporain : liens interreligieux, mémoire de la guerre civile (1975), sécularisation institutionnelle et culture alimentaire.