Paru le 18/03/2000 | Broché 272 pages
traduit du polonais par Paul Cazin
Borné et égoïste, cancanier et suffisant ? Oui, Pasek fut tout cela et même plus. Incarnation du nobliau polonais de la deuxième moitié du XVIIe siècle, il raconte sa vie tumultueuse dans ces Mémoires, avec une rudesse et une franchise désarmantes. Il s'y met en scène, prend des poses héroïques, déverse sa bile et vante son courage et sa rouerie. Ici, des balles sifflent aux oreilles, des comédiens se font trucider, des ripailles dégénèrent en rixes et la politique se pratique le sabre à la main.
Un style de bretteur enlevé, une indéniable verve de conteur et une vis comica involontaire placent le récit de Pasek en tête des chefs-d'oeuvre de la littérature polonaise. Redécouvert par les romantiques, ce document exceptionnel dépeint les moeurs et la mentalité d'un Polonais moyen du XVIIe siècle, noble pauvre, mais fier de sa condition, jaloux de ses privilèges, médiocre politique, faux dévot et piètre économe, mais intrépide en toute circonstance. Ainsi Pasek et son texte deviennent la référence obligée de plusieurs générations d'écrivains et d'historiens.
La biographie de Jan Chryzostom Pasek, (vers 1636-vers 1702) n'est pas précise : les Mémoires en étant la source presque unique, elle reste floue sur plusieurs détails. Représentant de la petite noblesse de la Pologne centrale, Pasek fit de courtes études chez les jésuites. A l'âge de dix-neuf ans, il commença sa carrière de soldat. Il lutta contre l'invasion suédoise, fut envoyé en mission au Danemark, guerroya contre la Moscovie et les Tatars. Après onze ans de combats et de bagarres, il quitta l'armée, se maria à une riche veuve et mena une vie de hobereau dans la région de Cracovie. Querelleur et procédurier, il fut plusieurs fois traîné devant les tribunaux et se vit même infliger une condamnation au banissement, jamais appliquée à cause du chaos généralisé qui régnait en Pologne en ces temps-là.
